Promeneur de chiens: métier de passion et de patience

Les péripéties de deux promeneuses de chiens à Toronto: Marine et Louise

Trois promeneurs de chiens, dont Louise (à g.), avec leurs chiens.
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Publié 20/09/2019 par Mélissa Salé

Avec 230 000 chiens à Toronto, les promeneurs de chiens sont nombreux. Faisant cette profession par amour de nos amis à quatre pattes, ils enchaînent les balades, mais aussi les difficultés.

Vous les croisez sans doute dans la rue et les parcs, avec un ou plusieurs chiens… sans réellement connaître leur quotidien et en quoi consiste leur activité.

Nous avons interrogé Marine et Louise, qui ont exercé ce métier haut en couleur. Après avoir quitté Paris pour emménager ici, Marine a été promeneuse de chiens pendant environ 9 mois, en attendant de trouver un emploi à temps plein.

Quant à Louise (vidéo ci-dessous tourné à Cherry Beach), après un burn-out dans sa précédente profession, elle exerce cette activité depuis 10 ans.

Un métier pas si facile

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le métier de promeneur de chiens n’a rien de simple. Il faut une patience à toute épreuve lorsque ces petites bêtes n’en font qu’à leur tête!

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Marine.

Marine nous raconte qu’elle devait s’occuper d’un Akita assez têtu. «Un moment donné je suis restée 20 minutes bloquée sur le trottoir sur Bloor parce que le chien refusait de bouger.»

Un Akita.

Les écureuils peuvent également poser problème. Un chien l’a d’ailleurs fait tomber une fois. Mais pour elle, ce qui est le plus dangereux lors des sorties, ce sont les gens qui ne gardent pas leurs chiens en laisse là où c’est interdit.

En ce qui concerne les bagarres de chiens, Marine n’en a jamais eu. Ce n’est pas le cas de Louise, qui va dans des grands parcs à chiens au sein desquels il peut y avoir une vingtaine de bêtes dans un même espace, provoquant parfois des bagarres. «C’est comme des enfants dans une cour d’école.»

Des chiens et des hommes

En dehors de ces petites péripéties, il peut arriver très rarement qu’un chien meurt en pleine promenade. C’est arrivé à Louise, qui en parle avec beaucoup d’émotions. «J’ai promené un boxer qui avait 6 ans. La chienne avait des problèmes de cœur et elle est décédée dans le parc. […] Son problème n’avait pas été diagnostiqué. Il n’y avait rien à faire.»

Après chaque balade, les promeneurs de chiens doivent ramener leurs compagnons chez eux. Mais ce n’est pas toujours une mince affaire comme le démontre Marine. «J’ai eu un chien qui avait la capacité d’ouvrir toutes les barrières des bébés, plus la porte d’entrée de l’appartement.»

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Et quand ce ne sont pas les chiens qui posent problème, ce sont les gens. Louise nous explique: «J’ai déjà été menacée, une de mes amies promeneuses de chiens s’est déjà pris des coups de poing. Il y a des gens qui sont vraiment agressifs envers nous.»

Une aventure unique

Malgré tous ces petits et grands problèmes, cette expérience reste très enrichissante pour Marine et Louise, et elles en gardent de bons souvenirs après avoir tissé des liens avec les chiens.

Marine avec sa chienne préférée.

«On a une relation avec ces chiens. […] Ma petite chienne préférée, je lui ai appris à prendre la friandise quand je faisais miaou et pas la prendre quand je faisais ‘ouaff’. On s’amuse», affirme Marine.

Quant à Louise, elle s’est beaucoup occupée de gros chiens qui avaient des problèmes de comportement. Mais, elle part du principe que «ce sont des bons chiens. C’est juste qu’il faut qu’on les élève correctement.»

D’ailleurs, elle arrête bientôt cette activité, car elle déménage: «Je vais m’ennuyer de mon travail.»

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L’amour que Louise et Marine portent pour ces braves bêtes semble donc bien plus fort que les tracas auxquels elles ont dû faire face!

Devenir promeneur de chiens

Pour pouvoir exercer ce métier, il faut aimer ces animaux à quatre pattes.

Selon Louise, «c’est comme travailler avec des enfants. Il faut vraiment que t’aimes les chiens pour travailler avec eux, parce que des fois ils vont tester ta patience.»

Louise avec Zoe, Roxy-Mae, Kimchi, Jack Frost et Angel.

Mais il n’est pas essentiel d’avoir une expérience avec les chiens: «J’adore les animaux. Je n’ai jamais eu d’expérience, jamais eu d’animal à moi, mais je me suis dit pourquoi pas ça peut être marrant», explique Marine.

Louise confirme: «Si t’as pas d’expérience, c’est correct. Idéalement tu commences avec 2 ou 3 chiens et non 6 ou 7. Et plutôt prendre les petits chiens, car c’est plus facile à contrôler que les gros.»

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Pour elle, un bon promeneur de chiens, «c’est quelqu’un qui est attentif avec ses animaux, qui leur donne de l’attention, qui ne reste pas sur son téléphone à rien faire».

Horaires et salaires

Pour Marine, qui travaillait rattachée à une agence, les balades se situaient entre 11h et 15h. Elle ne promenait jamais plus de 3 chiens à la fois, car «physiquement il faut pouvoir tenir». Pour les balades, elle allait chercher et ramener les chiens chez eux.

Quant à Louise, qui est indépendante, elle promène les chiens par groupe de 6 ou 7, trois fois par jour, pendant une heure: vers 10h, vers 12h, et enfin vers 15h. Au total elle travaille environ 8h par jour.

Jack Frost, Kimchi, Zoe et Roxy-Mae, à l’arrière de la fourgonnette de Louise, prêts à rentrer chez eux après une belle promenade.

Comme le proverbial postier, nos deux promeneuses de chiens font les balades qu’il pleuve ou qu’il neige. «Si la température est extrême, on coupe la marche, on ne fait pas une heure», précise Louise.

Marine est payée au salaire minimum. Louise gagne davantage parce qu’elle ne fait pas partie d’une agence. Sachant qu’elle promène environ 15 chiens par jour, et qu’elle gagne 20 dollars par chien, elle est rémunérée environ 300 dollars à la journée.

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