Rien de plus macabre, mais ô combien intrigant, qu’une balade au cimetière. Sous les gravures funèbres indifférentes de la Nécropole, se cachent des personnalités au passé à la fois captivant, intimidant voire terrifiant.
C’est sous une pluie diluvienne, dans ce cimetière paysager situé sur la rue Westminster, à l’Est de Parliament, que quelques passionnés et curieux se sont réunis, dimanche 20 juillet, autour de Chantal Smieliauskas, de la Société d’histoire de Toronto et bénévole au Musée Royal de l’Ontario, pour aller à la découverte et à la rencontre de ces personnages historiques.
Tout d’abord, en pénétrant dans ce lieu funèbre, aucune allée n’est dessinée pour guider les pas des visiteurs. Bien au contraire, tout semble dispersé intentionnellement pour donner cette impression d’harmonie avec la nature environnante.
Autre détail frappant, cette discrétion des signes confessionnels, une rareté qui ajoute du plaisir à l’oeil, lorsque l’on découvre au fil des pas une croix celtique ou une étoile de David enfouies dans ce champ de colonnes et de pierres tombales aux architectures d’antan.
C’est dans ce lieu, dernière demeure de ces acteurs d’une autre époque, que l’on retrouve Thornton Blackburn, cet homme noir qui, en 1840, mit en circulation les premiers taxis, «The City». Il s’agissait de simples carrioles de couleur jaune tirées par deux chevaux.