Projet de loi ontarien contre l’intimidation à l’école

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Publié 30/11/2011 par Keith Leslie (La Presse Canadienne)

à 15h12 HNE, le 30 novembre 2011.

TORONTO – Le gouvernement libéral de l’Ontario a déposé un projet de loi contre l’intimidation qui permettrait notamment aux élèves des écoles publiques de promouvoir la tolérance en créant des associations regroupant de jeunes hétérosexuels et homosexuels.

Certaines écoles catholiques interdisent la création de telles associations étudiantes fondées sur l’orientation sexuelle, mais le premier ministre Dalton McGuinty a souligné mercredi que leur existence sera spécifiquement autorisée par la loi.

Cette loi donnerait également aux écoles le pouvoir d’expulser définitivement les élèves qui se rendent coupables d’intimidation, plutôt que de simplement les suspendre, a dit le premier ministre lors de son passage dans une école du nord de Toronto. M. McGuinty a expliqué vouloir faire comprendre très clairement aux élèves de la province que l’intimidation ne sera plus tolérée.

Les jeunes devraient être libres d’exprimer leur identité à l’école, peu importe leur ethnie, leur religion, leur culture, leur sexe ou leur orientation sexuelle, a lancé le premier ministre.

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La loi ontarienne imposera aux écoles le devoir de prévenir l’intimidation, d’intervenir lorsque cela est nécessaire et de punir les coupables.

L’opposition conservatrice a aussi présenté mercredi son propre projet de loi contre l’intimidation à l’école, qui prévoit notamment la mise en place de campagnes de sensibilisation dès la maternelle. M. McGuinty a indiqué que son gouvernement libéral minoritaire pourrait adopter certaines des mesures conservatrices.

Le premier ministre a admis que les récents suicides de jeunes homosexuels qui se sont donné la mort après avoir été intimidés à l’école ont influencé la décision du gouvernement de déposer un projet de loi. Il a toutefois prévenu que l’intimidation a aussi lieu à l’extérieur des murs de l’école, un phénomène contre lequel le gouvernement ne peut faire grand-chose.

Le 14 octobre dernier, Jamie Hubley, un jeune de 15 ans ouvertement gai, s’est suicidé après des semaines de persécution à son école d’Ottawa.

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Il importe de responsabiliser les jeunes

par Lise Millette (La Presse Canadienne)
à 13h07 HNE, 1er décembre 2011.

MONTRÉAL – Au Canada, un jeune peut être tenu criminellement responsable de ses gestes et paroles dès l’âge de 12 ans, d’où l’importance d’entreprendre tôt des mesures de prévention et de sensibilisation.

Le suicide d’une adolescente victime d’intimidation en Gaspésie alimente toujours les discussions. Si certains sont prêts à parler d’une responsabilité partagée, reste que selon la loi, on ne peut exclure qu’une grande part doit être assumée par les jeunes eux-mêmes.

Le sergent Martin Charron, en charge de la section police jeunesse de la régie de Sainte-Thérèse-de-Blainville, estime que l’action et la prévention concernent tous les intervenants et que les écoles doivent mettre en oeuvre les solutions qui s’imposent.

Depuis 1994, un policier de cette régie travaille à la polyvalente Sainte-Thérèse et est présent sur place quotidiennement. Son mandat consiste principalement à recevoir les confidences, offrir un service de référence et agir au besoin.

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Mais selon M. Charron, même si cette ressource a été mise en place à la demande de la direction de la polyvalente qui souhaitait agir pour prévenir d’éventuels problèmes, on ne peut exclure les jeunes de l’équation.

À son avis, le risque zéro n’existe pas et il ne faut surtout pas chercher à déresponsabiliser les jeunes.

«Les gens semblent se lancer la balle en se demandant qui est responsable de quoi, mais dans le fond, on est tous responsables. Et les jeunes entre eux aussi», insiste le sergent Charron.

En 1970, la Loi sur les jeunes délinquants stipulait que «chaque jeune délinquant devait être traité non pas comme un criminel, mais comme un enfant mal encadré». Cette loi a été remplacée en 1984 par la Loi sur les jeunes contrevenants qui a porté à 12 ans l’âge minimum pour être passible de poursuites. Cette nouvelle loi a aussi corrigé le traitement «paternaliste» du traitement de la criminalité juvénile et responsabilisé davantage les jeunes à l’égard de leurs actes.

Pour Martin Charron, cela passe aussi par une nécessaire dénonciation, dans certains cas.

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«On incite les jeunes à dénoncer et à le faire auprès de personnes qui peuvent agir rapidement. Il faut faire comprendre que l’intimidation c’est inacceptable, tant à l’école que dans les parcs ou ailleurs», avance-t-il.

Il espère que les écoles feront en sorte de créer leur propre comité de sécurité scolaire pour veiller à avoir un milieu sain et sécuritaire en apportant des solutions rapides et efficaces. Dans cette optique, il croit que le service de police devrait être un partenaire.

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Haro sur les réseaux sociaux

par Alexandre Robillard (La Presse Canadienne)
à 14h33 HNE, 1er décembre 2011.

QUÉBEC – Le Parti québécois croit que la lutte à l’intimidation passe par les réseaux sociaux.

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Le député péquiste Sylvain Gaudreault a déclaré jeudi qu’il faudrait fermer les pages Facebook d’élèves qui font de l’intimidation sur Internet.

M. Gaudreault a aussi réclamé la mise en place d’un plan personnalisé pour permettre un meilleur suivi des jeunes qui sont victimes d’intimidation.

Le député péquiste, porte-parole en matière d’éducation, a cependant cité une initiative française visant le réseau Facebook.

Selon M. Gaudreault, l’Éducation nationale a une entente avec une association française qui a des contacts avec Facebook, ce qui permet d’intervenir dans certaines situations.

Les péquistes ont réclamé jeudi la mise en place d’une telle mesure au Québec, quelques jours après le suicide, en Gaspésie, d’une adolescente victime d’intimidation.

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Interrogée à ce sujet en Chambre, la ministre de l’Éducation, Line Beauchamp, a affirmé que le gouvernement français a rencontré des embûches pour la mise en place de ce mode d’intervention sur Internet.

Mme Beauchamp a cependant indiqué que cette initiative était suivie par les autorités québécoises.

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