Pression amoureuse au lendemain de la Dépression

Jean-Pierre Charland, La Pension Caron, tome 1, Mademoiselle Précile, roman, Montréal, Éditions Hurtubise, 2020, 388 pages, 24,95 $.
Jean-Pierre Charland, La Pension Caron, tome 1, Mademoiselle Précile, roman, Montréal, Éditions Hurtubise, 2020, 388 pages, 24,95 $.
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Publié 24/01/2021 par Paul-François Sylvestre

Avec une quarantaine de romans à son actif, dont plusieurs sagas historiques à succès, Jean-Pierre Charland peut se targuer d’avoir vendu près de 800 000 exemplaires au Québec et en France. Sa plus récente série s’intitule La Pension Caron et le premier tome est Mademoiselle Précile.

Chômage

Nous sommes à Montréal en 1937, donc au lendemain de la Grande Dépression, et tous se souviennent de la période où un travailleur sur trois était sans emploi. Cédulie Caron, une veuve, et sa fille Précile dirigent une pension dans le Quartier latin.

Les locataires fréquentent l’église Saint-Jacques, invitent une amie à un restaurant de la rue Sainte-Catherine, vont au Théâtre Saint-Denis ou empruntent un livre à la Bibliothèque Saint-Sulpice.

Dire qu’on va à l’ouest du boulevard Saint-Laurent équivaut à aller chez les Anglais, «comme si cette section de la ville se trouvait dans un pays étranger».

Des hommes et des femmes

Le roman est entièrement centré sur les fréquentations hommes-femmes.

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Charland peint surtout le portrait de femmes qui ne veulent rien savoir des hommes qui cherchent juste à s’amuser. Il faut qu’il y ait un projet de fonder un ménage chrétien. «Autrement, il était inacceptable de se fréquenter pour un autre motif.»

Précile est fiancée depuis dix ans à un homme qui vit avec ses parents à charge. «Il lui avait fallu un an avant d’oser prendre sa main, une autre année avant de poser ses lèvres sur sa joue, et huit avant de se servir de sa langue.»

À 31 ans, elle se demande si une grande partie de sa vie – la meilleure sans doute – n’a pas été gaspillée.

Un Ontarien qui a des qualités

Un pensionnaire comptable, Louis Bujold, vient d’Ottawa, et l’auteur glisse ici et là des remarques sur cette ville, dans le genre: «La capitale avait la réputation d’être une ville tranquille au point d’être ennuyeuse.» Ou encore qu’il est plus excitant de vivre dans la métropole quand dans «une petite ville endormie».

Une célibataire de la Pension Caron ajoute même qu’elle trouve de belles qualités à Louis Bujold… «malgré le fait qu’il vienne de l’Ontario». Quand une collègue éternue et que Bujold dit God bless you, elle lance «C’est vrai, vous venez d’Ottawa. L’anglais vous vient naturellement.»

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Après dix ans de fiançailles et sans lumière au bout du tunnel, Précile commence à désespérer de ne jamais goûter aux plaisirs autorisés en mariage seulement. Quant à sa mère et propriétaire de la Pension Caron, elle croit sa vie toute tracée jusqu’à sa mort.

Un second tome en vue

C’est sans compter sur les plans d’un pensionnaire lui aussi veuf… Sans révéler le dénouement de l’intrigue, je peux dire qu’elle se corse de manière à permettre à Jean-Pierre Charland de jeter les bases du second tome de sa nouvelle saga: Des femmes déchues.

Avec une quinzaine de personnages, ce roman recèle de matériau pour des aventures amoureuses compliquées, au point où on se demande si ce n’est pas la Pension Éros!

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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