Si François Bayrou ne vous est pas familier, c’est que vous êtes sous l’effet d’une bipolarisation de la course à l’Élysée conduite par les médias que dénonce justement ce candidat centriste.
Ministre de l’Éducation de 1993 à 1997 et président du parti centriste l’Union pour la démocratie française (UDF) depuis 1998, François Bayrou a réussi à installer lentement mais sûrement sa candidature dans le paysage de l’élection présidentielle. Une affirmation qui a commencé par une coupure franche avec la droite, sa première famille politique, en votant la motion de censure contre le gouvernement Villepin en 2006 lors de l’affaire Clearstream et en refusant de voter le budget proposé par ce gouvernement à plusieurs reprises.
Aujourd’hui libre et indépendant de la tutelle UMP (Union pour un mouvement populaire), il entend mener une «Révolution civique» basée sur la création d’un gouvernement d’Union nationale capable de rassembler des personnalités de droite, de gauche et du centre, sur le modèle allemand.
Une utopie doublée d’une aberration pour ses détracteurs alors que selon un sondage BVA pour Orange publié le 14 février, plus de deux Français sur trois (71%) se disent favorables à un gouvernement d’Union nationale. Cette idée plébiscitée par 92% des sympathisants du candidat de l’UDF est également soutenue par 73% des sympathisants du Parti socialiste (PS) et 69% de ceux de l’UMP, toujours selon le même sondage.
Provincial obstiné, le président de l’UDF sait aussi se démarquer par sa manière de rencontrer les gens sur le terrain, opposée aux autres candidats qui font toute leur campagne à Paris. Il sillonne l’Hexagone pour écouter les habitants et acteurs locaux et prend note des réalités auxquelles ils sont confrontés. Une attention qui porte ses fruits, en témoigne son récent déplacement à Aix-en-Provence où les étudiants étaient trop nombreux pour le seul amphithéâtre prévu initialement à sa venue.