Premiers pas réussis pour la Maison d’hébergement

Femmes en détresse

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Publié 01/10/2013 par Alice Fabre

La machine est en route. Depuis l’accueil de la première femme dans la Maison d’hébergement pour femmes francophones (MHFF) en février 2013, la petite sœur d’Oasis Centre des femmesa grandi et expérimenté les réalités du quotidien d’une organisation à but non-lucratif. Sa mission est d’offrir un environnement sécuritaire aux femmes francophones en proie à une situation de violences conjugales, et à leurs enfants.

«Nous n’avions aucune expérience», a déclaré la directrice générale de la Maison, Jeanne-Françoise Mouè lors de l’assemblée générale annuelle de l’organisation la semaine dernière. «Cette année, nous l’avons passé à nous former pour pouvoir aider au mieux les femmes que nous accueillons. Et nous avons bâti une équipe solide, ce qui prend du temps.»

Les membres du conseil d’administration ont, eux aussi, suivi une formation concernant la gestion d’une organisation féministe à Ottawa.

Des ajustements ont été faits pour que les premiers cas de femmes soient gérés le plus efficacement possible. Ainsi, la gestion locale de chaque affaire a été améliorée grâce à la mise en place d’un mapping «qui permet d’avoir une vision d’ensemble sur la trajectoire de la personne en détresse. On sait plus facilement où aller chercher les réponses», explique Adama Touré, la coordinatrice des programmes.

Elle a rappelé les mandats de la Maison d’hébergement, située à Scarborough: accueillir les femmes qui souhaitent sortir d’une situation conjugale violente pour leur apporter des informations, du soutien, et les orienter vers les structures adaptées. «Nous les aidons à élaborer un plan de sécurité.» Mais la Maison n’a pas vocation à proposer des séances de counselling.

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Manque de ressources

Depuis février, la Maison a reçu 46 personnes, dont 19 femmes et 27 enfants. À l’heure actuelle, les habitants de la Maison sont au nombre de 24. Aux 20 lits prévus s’ajoutent les berceaux pour les enfants en bas âge.

«La durée moyenne d’un séjour est de 130 jours. Le défi pendant ce temps est de réorganiser le quotidien. Nous invitons les femmes à utiliser tous les outils qu’on met à leur disposition», continue Adama Touré.

Cependant, il reste encore beaucoup à faire pour la Maison, qui manque de ressources humaines et financières. L’organisation compte une dizaine d’employées. La journée est divisée en quarts, et seule une intervenante est disponible par quart. Ce manque de personnel soulève des problèmes. «Certaines femmes peuvent avoir l’impression que nous ne sommes pas toujours disponibles», continue la directrice.

Pas de garderie

De plus, la majorité des habitantes arrivent avec leurs enfants dont elles ont la responsabilité. La Maison n’a pas encore les ressources humaines nécessaires pour mettre en place une garderie, ce qui peut entraver la détermination des femmes à s’en sortir. «Il arrive que certaines quittent la Maison pour retourner dans une situation de violence.»

La prochaine étape pour l’équipe est donc de développer des partenariats avec des organisations qui pourraient pallier ces manques de ressources. Le Collège Boreal a déjà accueilli quelques femmes qui souhaitaient reprendre leurs études.

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«Il est aussi indispensable de poser un cadre cohérent pour le bénévolat», ajoute Adama Touré.

À propos du financement, les nouveaux bénévoles pourraient permettre d’organiser une levée de fonds au profit de la Maison, dont l’unique bailleur de fonds est, à l’heure actuelle, le ministère des Services sociaux et communautaires.

L’équipe continue de travailler à rendre la Maison plus visible, notamment grâce au soutien d’Oasis Centre des femmes. L’inauguration officielle est prévue pour le mardi 8 octobre.

Renseignements

Pour des raisons de sécurité, l’adresse de la Maison d’hébergement
pour femmes francophones est confidentielle.
www.mhff.ca

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