Premières manifs casseroles à Toronto

Le Printemps érable se propage dans le monde

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Publié 31/05/2012 par Charles-Antoine Rouyer

Entre 5000 et 6000 Torontois ont défilé dans six manifestations différentes le mercredi 30 mai pour afficher leur soutien à la grève des étudiants au Québec. Ces protestations ont fait tache d’huile au Canada de Toronto ou Ottawa à Vancouver et de New York à Londres, Paris, Bruxelles ou Berlin.

Les «manifestations casseroles» sont devenues le nouveau visage de la grève des étudiants québécois contre la hausse des frais de scolarité, entamée le 13 février dernier. Les manifestants tapent sur des casseroles avec des cuillères en bois, d’où le nom de «Manif casseroles».

L’idée est venue d’un enseignant québécois suite à l’adoption de la Loi 78 le 17 mai dernier, afin de pacifier le mouvement après les dérapages violents, à Montréal et Victoriaville notamment.

Elle s’inspirerait également de manifestations en Argentine, explique Mathieu Le Blanc, attaché de presse de la Fédération étudiante universitaire (FEUQ) à l’origine de ce mouvement, également baptisé le «Printemps érable» (pour évoquer les diverses manifestations populaires du Printemps arabe).

Fête ou colère?

Les Acadiens ont également une tradition de «tintamarre», festive celle-là, où l’on tape sur des casseroles et d’autres objets pour faire du bruit.

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De fait, les «manifs casseroles» qui ont lieu dans plusieurs quartiers de Montréal et un peu partout au Québec sont plutôt festives et n’ont encore donné lieu à aucun grabuge ou arrestation.

Mercredi soir dernier à Toronto, ce sont donc près d’un millier de personnes qui ont défilé depuis le parc Dufferin Grove, à partir de 20h précises. La foule était composée de jeunes et de moins jeunes. Après une demi-heure de tintamarre dans le parc, la longue et bruyante manifestation s’est étirée ensuite dans les rues du quartier en direction du centre-ville.

«Je suis venu participer à la manifestation pour afficher mon soutien aux étudiants québécois qui se mobilisent pour leurs propres raisons», a expliqué Adam, 35 ans.

D’autres revendications

«Je suis aussi ici pour soutenir un mouvement qui semble se dérouler au Québec, autour de ce qui passe dans la province autour des compressions budgétaires pour les programmes sociaux, etc., et semble devenir plus vaste, comprenant des gens d’âges différents. Ma troisième raison est de participer en espérant que cela pourra influencer le reste du Canada pour se mobiliser contre les mêmes mesures auxquelles les gens s’opposent au Québec», a conclu le Torontois, dans le parc Dufferin Grove.

«C’est important que le reste du Canada, à l’extérieur du Québec, affiche clairement son soutien à ce qui se passe au Québec et être clair là-dessus», a indiqué Sarah, 30 ans, «car les médias anglophones qui s’adressent principalement [aux Canadiens] à l’extérieur du Québec, ont décrit leurs actes comme si c’étaient des étudiants privilégiés qui s’opposaient à quelque chose qu’ils devraient tout simplement avaler, car leurs frais de scolarité sont bien inférieurs aux nôtres.»

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De nombreux manifestants torontois portaient le carré de feutrine rouge devenu le symbole des étudiants québécois en grève.

Six manifs

Six manifestations au total étaient organisées à Toronto (Dufferin Grove Park, Leslieville, Winchester Park, Seaton Village, Little Italy et Parkdale.) Les défilés ont fini par converger, explique Ethan Cox, attaché de presse de «Casseroles Nights in Canada», pour un nombre de participants estimé de 5000 à 6000, selon les organisateurs.

La loi 78 du Québec, destinée à encadrer le mouvement, a eu l’effet inverse et a galvanisé l’opposition, qui s’est propagée internationalement.

L’organisme Amnistie Internationale a même sévèrement condamné cette Loi, qui vise à permettre aux étudiants qui reprendront leurs cours au mois d’août, de pouvoir entrer dans leur institution sans entraves.

Dans une requête en cour supérieure du Québec, les associations étudiantes, de même que des syndicats et d’autres groupes sociaux, contestent certaines dispositions, inapplicables selon eux, de la Loi 78, de même que sa constitutionnalité.

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