Première rencontre Harper-Marois «presque chaleureuse»

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Publié 13/10/2012 par Fannie Olivier (La Presse Canadienne)

13 oct 2012 11h17

KINSHASA – La toute première rencontre entre Pauline Marois et Stephen Harper a été « presque chaleureuse » si l’on en croit la première ministre du Québec. Loin du duel attendu par certains, les deux politiciens ont échangé de façon « très cordiale » sur différents enjeux, mais se sont réservé les sujets qui fâchent pour plus tard.

Le hasard du calendrier a voulu qu’ils se rencontrent non pas à Ottawa ou Québec, mais sur le continent africain, en marge du 14e Sommet de la Francophonie, à Kinshasa, en République démocratique du Congo.

À l’issue de cet entretien, Mme Marois a indiqué que même si M. Harper est fédéraliste et qu’elle-même est souverainiste, il était malgré tout possible « d’arriver à des ententes ».

« Rencontre excellente », « très positif, très cordial », « presque chaleureux »: les qualificatifs employés par la chef péquiste étaient loin d’une rhétorique guerrière.

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Le futur accord de libre-échange Canada-Union européenne, pour lequel Québec espère une exemption sur les produits culturels, a fait partie des discussions.

Mme Marois a aussi tendu la main à M. Harper pour qu’ils travaillent ensemble à la diversification économique de la région de l’amiante. Mme Marois a récemment déclaré la fin de son exploitation dans la province.

Il a par ailleurs été question du gisement d’hydrocarbures Old Harry, un dossier sur lequel Québec et Terre-Neuve-et-Labrador sont à couteaux tirés.

« J’ai senti que M. Harper était prêt à entendre le point de vue du Québec. Il a répété qu’il souhaitait aussi que les compétences québécoises soient respectées. Et nous en sommes arrêtés là. »

Les sujets plus difficiles, comme celui du rapatriement de certaines compétences au Québec, ont été réservés pour une prochaine rencontre.

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« J’ai indiqué à M. Harper que nous aurions l’occasion d’échanger éventuellement à nouveau sur d’autres thèmes, dont la question de certains pouvoirs à rapatrier », a noté Mme Marois. Ainsi, il n’a pas été question de l’assurance-emploi, que Québec voudrait gérer, un dossier pour lequel on imagine difficilement Ottawa céder.

Le ton conciliant de Mme Marois envers son homologue du fédéral tranche avec celui, très combatif, qu’elle a emprunté lors de la campagne électorale.

Il fait toutefois écho à l’attitude adoptée plus tôt cette semaine par son ministre des Affaires intergouvernementales et à la Gouvernance souverainiste, Alexandre Cloutier. En entrevue, M. Cloutier a signalé que les demandes de son gouvernement étaient désormais assez modestes pour qu’il puisse espérer trouver un terrain d’entente avec Ottawa.

Contrairement à Mme Marois, M. Harper n’a pas désiré s’adresser aux médias à l’issue de l’entretien. Plutôt que de sortir de son hôtel par la porte principale, comme l’avaient fait un bon nombre de chefs d’État plus tôt, il a préféré prendre la porte de côté, évitant ainsi caméras et micros.

Selon son entourage, le tête-à-tête a duré une trentaine de minutes. M. Harper aurait « rappelé qu’il va continuer de respecter les champs de compétence des provinces, tout en défendant les compétences du gouvernement fédéral ».

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