Issu d’une riche et influente famille de la noblesse, Donatien Alphonse François marquis de Sade (1740-1814) a passé vingt-sept ans en prison dans onze établissements successifs. C’est là qu’il se révéla écrivain, créant une œuvre multiforme (romans, pièces, dialogues philosophiques) où il donna une place essentielle au sexe qu’il déclina à tous les degrés, jusqu’aux extrémités insoutenables de violence.
Il s’est fait connaître par une des ces extrémités, soit Cent vingt jours de Sodome (1785). Trouver son plaisir dans la douleur infligée à autrui est devenu la définition du sadisme. Le mot sadique ne sera inventé qu’en 1886 par le docteur Krafft-Ebing dans son ouvrage Psychopatia Sexualis.
Chez Sade, la sexualité sert d’abord d’objet de transgression de la morale et de la religion de son temps. Sexe, excès libertins, son amoralisme et ses blasphèmes contre la religion lui valurent d’être privé de liberté, non pas en raison d’un jugement de tribunal mais suite à une lettre de cachet à l’instigation de sa famille.
Quelques années avant sa mort, Sade avait demandé dans son testament à être enterré dans une fosse recouverte d’une pierre sur laquelle aucun nom ne serait gravé. «Que les traces de ma tombe disparaissent de dessus la surface de la terre, comme je me flatte que ma mémoire s’effacera de l’esprit des hommes.»