Chez les Grecs ou les Romains, la notion de virginité féminine semblait secondaire; dans les premiers siècles du christianisme aussi. Mais tout change à partir du concile d’Éphèse, en 431. Par la voix du pape Célestin 1er, l’Église affirme pour la première fois que Jésus est né d’une vierge.
Cette affirmation stupéfiante pousse le pape Léon 1er à confirmer, lors du concile de Calcédoine (451), «le caractère inouï de la naissance de Jésus, conçu par une vierge, né d’une vierge, sans l’intervention d’un homme».
Les discussions entre théologiens furent très vives. On se demandait si Marie était vierge avant la naissance de Jésus, pendant sa naissance ou après sa naissance. On dut se rabattre sur une notion particulière de la virginité féminine, celle associée à la pureté et à la sainteté, donc absente de péchés.
À noter, en passant, qu’autour du Xe siècle, l’abeille fut souvent associée à la Vierge, car chez cet insecte, la conception se fait sans sperme, dans une sorte de «génération spontanée». Naissance «idéale» aux yeux des autorités chrétiennes. Mais selon saint Augustin, Marie était née avec la tache du péché originel.