Mardi 17 juin dernier, le Commissaire aux services en français François Boileau a remis son premier rapport au gouvernement McGuinty. Un dossier d’une trentaine de pages duquel ressort trois recommandations majeures. Mais le ton employé est à cents lieues du brûlot remis par Graham Fraser au gouvernement Harper il y a quelques semaines.
Même si tout est loin d’être rose, qu’on se le dise, la francophonie ontarienne a connu des heures plus sombres. Et si l’on est en droit d’espérer quelques améliorations majeures en ce qui a trait à la disponibilité des services en français, l’offre globale fournie par l’administration McGuinty suscite la satisfaction sous plusieurs aspects.
Pour autant, si les constats effectués par François Boileau ne sont pas virulents au point de les qualifier d’incendiaires, les changements qu’il préconise laissent à penser que des améliorations significatives sont envisageables.
Francophonie de l’Ontario?
Comment identifier un francophone en Ontario? Une question simple en apparence, mais qui sert de pilier à la première recommandation du commissaire. Principale remise en cause, le système de recensement des francophones de la province.
Il existe trois modèles plus ou moins inclusifs au Canada et celui employé en Ontario, s’il prend en compte plus d’individus que le modèle fédéral, reste moins inclusif que celui utilisé par Statistique Canada, comme le soutient François Boileau: «Il ne s’agit pas de contester automatiquement la méthode employée par le gouvernement de l’Ontario, mais simplement d’étudier plus en profondeur celle utilisée par Statistique Canada, qui m’a paru plus appropriée. Je ne suis pas statisticien, mais je crois avoir compris qu’avec ce système, qui inclurait notamment plus de nouveaux arrivants francophones dans les statistiques, la communauté francophone de l’Ontario serait plus justement représentée. Mais je suis un spécialiste de droit constitutionnel et pas de statistiques, et c’est justement pour cela que je recommande au gouvernement d’engager des experts à même de confirmer ou d’infirmer mon hypothèse.»