L’histoire de la presse d’expression française en Ontario remonte à plus de cent cinquante ans. C’est en effet le 20 mai 1858 que la province voit apparaître un premier journal de langue française. Il s’agit de l’hebdomadaire Le Progrès, d’Ottawa, fondé par quatre membres de l’Institut canadien-français d’Ottawa: Georges Carrière, Pascal Comte, Guillaume Demers et Pierre St-Jean. C’est A. L. Malhiot qui en est le rédacteur.
Le Progrès est le premier journal francophone à paraître en Ontario mais il faut dire que trois organes de presse desservant le Sud-Ouest ontarien l’ont précédé. La Gazette française (1825), L’Ami de la jeunesse (1843) et Le Citoyen (1850) ont tous paru à Détroit et desservi les Canadiens français de Windsor.
Voué aux «intérêts canadiens» et plus spécifiquement aux intérêts «des populations franco-canadiennes établies aux abords de la rivière des Outaouais», Le Progrès ne paraît que pendant six mois. Il est suivi de toute une kyrielle d’hebdomadaires, de mensuels et de quelques quotidiens. Le premier à lui emboîter le pas est Le Courrier d’Ottawa (1861), suivi du Canada (Ottawa, 1865), du Soleil (Ottawa, 1865), de L’Impartial (Ottawa, 1869) et de L’Étoile canadienne (Windsor, 1870). Entre 1870 et 1900, pas moins de 34 journaux francophones sont publiées en Ontario, principalement à Ottawa et Windsor, mais également à Plantagenet, Alfred, L’Orignal, Sturgeon Falls et Mattawa. Entre 1900 et 1950, ce sont trente journaux qui voient le jour.