Premier débat des candidats au leadership du NPD

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Publié 04/12/2011 par Fannie Olivier (La Presse Canadienne)

à 18h40 HNE, le 4 décembre 2011.

OTTAWA – Pas de haussement de ton, pas d’affrontement musclé et pas de gagnant clair: le tout premier débat des aspirants chefs néo-démocrates s’est déroulé sans accrochage, mais aussi sans que le public puisse vraiment départager les idées des candidats.

Les neuf candidats à la direction du Nouveau Parti démocratique (NPD) se sont surtout attaqués au bilan des conservateurs plutôt que de se lancer des flèches entre eux, dimanche à Ottawa, pour le débat sous le thème «vers une économie inclusive».

«On est tous supers», une phrase lancée par la plus jeune candidate, la manitobaine Niki Asthon, est un bel exemple du ton des échanges.

«Nous aurons plus de différences d’opinion au fur et à mesure que la course avancera», a cependant prévu Nathan Cullen, de la Colombie-Britannique.

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Les échanges ont pris des formes variées: questions du public par courriel ou vidéo, débats à trois, questions d’un candidat à un autre et réponses «éclair» de 15 secondes.

Globalement, la plupart des candidats s’entendent sur le fait que les politiques de Stephen Harper laissent en reste une part importante de la société et qu’il faut s’attaquer aux inégalités croissantes de la société canadienne.

Les prétendants à la succession de Jack Layton sont également d’avis qu’il faut rendre l’économie «plus verte», notamment en fixant un prix sur le carbone, ainsi qu’en investissant dans les énergies vertes.

Au-delà du consensus, le débat a cependant permis de bien départager qui était à l’aise en français, puisque la moitié des deux heures du débat étaient exclusivement en français.

Un seul candidat, le néo-écossais Robert Chisholm, a eu recours à un système de traduction simultanée pour comprendre cette partie des échanges.

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Hormis M. Chisholm, le député d’Ottawa, Paul Dewar, a été parfois confus dans ses réponses en français, et dans une moindre mesure, Nathan Cullen, pour qui la langue de Molière présente encore des défis. Les autres candidats peuvent être déclarés à quelques nuances près bilingues.

Avec 59 des 102 députés néo-démocrates issus de comtés québécois, la maîtrise du français est fréquemment citée comme un atout important sinon nécessaire chez les militants appelés à voter.

L’ancien président du NPD, Brian Topp, est le seul à avoir manoeuvré un semblant d’attaque, et ce, envers Paul Dewar, en lui demandant s’il planifiait augmenter la TPS afin de payer pour son plan de création d’emplois, qui comprend des dépenses dans les infrastructures.

«Ce que vous proposez de faire avec tous ces plans est essentiellement de les financer en les mettant sur la dette», a-t-il lancé. Devant l’insistance de M. Topp, M. Dewar, qui s’en est défendu, l’a rappelé à l’ordre en évoquant le sujet de la question qui leur avait d’abord été posée.

«Je pensais que l’on parlait d’environnement et vous parlez des taxes», a-t-il signalé.

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Plus tard dans le débat, l’ancien lieutenant québécois de Jack Layton, Thomas Mulcair, a lancé qu’une «politique économique doit être beaucoup plus qu’une discussion simple sur les tables d’impôts». Sans le nommer, il s’en prenait ainsi à Brian Topp, qui a mis beaucoup d’accent sur son idée d’augmenter les impôts des riches dans sa plateforme.

Deuxième choix

Une partie intéressante du débat s’est déroulée quand les candidats ont été invités à confier qui pourrait être leur deuxième choix leur du vote.

Plusieurs ont accepté de jouer le jeu. Niki Ashton a ainsi récolté les votes de Brian Topp et de Peggy Nash, Paul Dewar voterait pour Romeo Saganash et Nathan Cullen choisirait Peggy Nash. Les autres ont refusé de se mouiller.

Ce premier débat était également l’occasion pour les candidats moins connus du public de se faire valoir et d’afficher leurs couleurs. Le pharmacien néo-écossais Martin Singh a répété à plusieurs reprises que son principal atout était sa connaissance du milieu des affaires et son entrepreneurship.

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Au total, les candidats à la succession de Jack Layton seront appelés à se livrer au choc des idées à six reprises. Les membres du parti se réuniront le 24 mars à Toronto afin d’élire leur nouveau chef.

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