«Nous n’abandonnons pas Mars», s’est senti obligé de dire le président du comité chargé de faire le ménage dans les options qui s’offrent à la NASA. Mais le fait qu’il sente le besoin de le dire, signifie que les Martiens vont attendre: à court et à moyen terme, une mission vers Mars est irréaliste.
À moins, bien sûr, que la NASA n’ait droit à une hausse spectaculaire de son budget, comparable à ce qui s’était produit dans les années 1960. Mais c’est là un scénario au moins aussi irréaliste que la mission vers Mars…
Au lieu de cela, a déclaré le comité la semaine dernière, lors d’une dernière audience publique qui semblait annoncer à l’avance les conclusions de son futur rapport, les Américains devraient mettre en branle une stratégie étapiste: des missions présentant des défis de plus en plus grands, en vue de se préparer, un jour incertain, à un séjour sur la planète rouge.
Ces déclarations prudentes contrastent avec l’atmosphère qu’avaient tenté de créer les plus optimistes le mois dernier, à l’occasion du 40e anniversaire du débarquement sur la Lune. Oubliez la Lune, allez directement vers Mars, avait notamment enjoint «Buzz» Aldrin, le deuxième homme à avoir mis le pied sur la Lune.
Idée d’emblée rejetée: «nous pensons qu’une mission directe vers Mars est une mission que nous ne sommes pas préparés à entreprendre, techniquement ou financièrement», a déclaré le président du comité, Norman Augustine, un ancien PDG de la multinationale Lockeed Martin, un partenaire privé de longue date de la NASA.