Le 1er août 2007, François Boileau devenait le premier commissaire aux services en français de l’Ontario. Aidé de sa petite équipe, il doit désormais recevoir les plaintes des Franco-Ontariens se considérant mal servis en français. Mardi dernier, François Boileau faisait le point sur son commissariat devant les 160 personnes réunies pour le déjeuner mensuel du Club canadien.
François Boileau n’est pas un novice en ce qui concerne les droits des francophones. Avant sa nomination en tant que commissaire, il travaillait comme conseiller juridique au Commissariat aux langues officielles. Il avait auparavant oeuvré à la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada et avait été quelques années plus tôt le premier directeur général du Programme de contestation judiciaire du Canada à Winnipeg.
Pourquoi des services en français? C’est la question qu’a soulevé le commissaire aux langues officielles. Première réponse: il s’agit d’un moyen de lutter contre l’assimilation des francophones en Ontario.
«Les services en français nous aident à aller de l’avant, tout comme notre nombre, notre système d’éducation, nos activités de bénévolat ou encore le statut officiel de notre langue. La loi sur les services en français existe, elle a une valeur quasi constitutionnelle et cette reconnaissance publique est une valorisation au quotidien.»
Pour le commissaire, demander à être servi en français est aussi un pari sur l’avenir. Il ne s’agit pas seulement de préserver des acquis linguistiques mais aussi de se projeter dans le futur: «Quel message veut-on envoyer? On s’est tellement battus pour avoir nos propres conseils scolaires ou pour demander le maintien de l’hôpital Montfort, pourquoi abdiquer au moment de demander des services en français?»
François Boileau admet qu’une telle demande est parfois difficile, surtout lorsqu’il semble plus facile de résoudre un problème avec l’administration, en anglais. Mais il ne faut pas abdiquer pour autant car si l’on se sait capable de communiquer en anglais, ce n’est pas forcement le cas d’autres Franco-Ontariens, personnes âgées ou nouveaux arrivants par exemple.