Paris 1949, la guerre est terminée, la ville est libérée et les enfants regagnent les pavées. À la galerie de l’Alliance française de Toronto jusqu’au 1er avril, Julia Winckler nous invite à découvrir des photographies de ces enfants, par l’Américaine Marilyn Stafford, encore peu connues du grand public.
Mémoires photographiques des coins perdus montre des scènes des quartiers les plus pauvres du Paris de l’après-guerre: la Cité Lesage-Bullourde et Boulogne Billancourt.
En décembre 1948, Marilyn Stafford déménage à Paris. Jusqu’en 1954 elle capturera des bouts de quartiers parisiens. À travers ces photos, la commissaire de l’exposition Julia Winckler, touchée par le travail de cette photographe, voulait rendre visibles ces enfants et ces coins perdus.
Elle se demande sans cesse: «que sont-ils devenus; où sont-ils aujourd’hui; leurs parents ont-ils des photos d’eux durant cette période; je ne voulais plus qu’ils soient invisibles». Professeur de photographie de l’Université de Brighton, au Royaume-Uni, c’est en 2014, durant le Shoreham Wordfest qu’elle rencontre pour la première fois Marilyn. La photographe exposait une vingtaine de photographies dans un petit café, le Tomfoolery Café.
«On pouvait y voir Édith Piaf, Albert Einstein, Henri Cartier Bresson, Indira Gandhi… Marilyn Stafford avait été une très grande amie de ces personnalités. Je l’ai ensuite invitée à participer à des cours; nous sommes devenues amies; elle a eu une vie extraordinaire», rapporte Julia Winckler.