Beyrouth raconte une histoire de résilience, autrefois une terre parcourue par d’anciens phéniciens, intellectuels, créatifs, innovateurs, historiens… Tant de pieds ont traversé le Liban, y compris ceux de mes parents.
Comme plusieurs, mes parents ont quitté le Liban pour un pays plus stable, mais avec la promesse d’un retour. Cette promesse reste un murmure éphémère, qui s’affaiblit avec le temps. Une promesse aussi dénuée de sens que la promesse du temps.
Explosion dans le port de Beyrouth
Je ne peux pas exprimer la vague d’émotions que j’ai ressenties le 4 août à 18 heures et 8 secondes. Séparé par un écran de télévision, je vous ai regardé exploser à 11h du matin pendant mon petit-déjeuner.
Il n’a fallu que quelques secondes pour que la vie de chacun de nous change de manière irréversible. Le 4 août, nos cœurs furent brisés en onze secondes. J’aurai voulu vous embrasser, Beyrouth. J’aurai voulu pleurer avec ma famille et mes amies. Je pouvais regarder ce qui est restée de ma ville que sur les réseaux sociaux.
C’est une expérience surréaliste de voir que le lieu de vos meilleurs souvenirs d’enfance, le lieu d’héritage de vos parents, l’histoire de vos ancêtres, votre passé, votre avenir, votre présent et future soient partis en fumées en onze secondes.