Pour l’adhésion de l’Ontario à la Francophonie internationale

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Publié 29/07/2008 par François-Xavier Simard

Le nouvel ambassadeur de France au Canada, François Delattre, semble avoir le savoir-faire et le dynamisme de son président. Puisque nos deux pays fêtent des valeurs si proches, pourquoi ne pas profiter d’une année franco-canadienne que l’on dit si exceptionnelle pour conclure un partenariat à l’échelle de ces deux grands pays et qui ferait valser des milliards?

Le président français n’a-t-il pas signé de spectaculaires ententes de vingt milliards avec les Chinois et de dix milliards avec les Lybiens?

Il y a une condition préalable: comme au XVIe et au XVIIe siècles, il faut croire véritablement au potentiel à court, à moyen et à long termes de notre territoire. Quel qu’ait été le passé, il est possible d’écrire un nouveau chapitre.

Si les Français savent aujourd’hui apprécier le vin ontarien servi à la résidence de leur ambassadeur au Canada, ils n’arrivent pas encore très bien à se représenter un Ontario dont la superficie est supérieure à la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne occidentale réunies.

Le Canada aussi aime les projets d’envergure et en cherche. Le secteur privé français dispose de grands moyens. La société française Total a investi un milliard de dollars dans les réserves d’hydrocarbures de l’Alberta.

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C’est l’uranium de l’Ontario et de la Saskatchewan qui alimente principalement les 58 centrales nucléaires avec lesquelles la France produit son électricité. L’Hexagone peut même compter sur des garanties d’approvisionnement qui lui permettent de vendre des surplus d’électricité à l’Italie et à l’Espagne.

Ces ententes majeures n’ont pas nécessairement à voir avec la langue et la culture, mais il reste que les Français et que les Canadiens-Français du Québec – comme dirait Gérard Bouchard – doivent savoir que l’on parle français en dehors du Québec et qu’il y a même, à cet égard, un regain de vitalité.

D’un point de vue démographique, puisque la France est le seul pays européen avec l’Irlande dont la population se renouvelle, ces échanges économiques croissants ne devraient-ils pas favoriser l’immigration de citoyens de nationalité française au Canada?

Y a-t-il contingentement lorsqu’il est question d’immigrants français? J’espère bien que non car il y aurait de quoi se formaliser. Au lieu de 150 000 Français au Canada, comme c’est le cas en ce moment, s’il y en avait 500 000? Ils sont scolarisés, ont des relations internationales et nombre d’entre eux maîtrisent l’anglais. L’Ontario, qui compte plus de la moitié de tous les francophones canadiens hors Québec, y trouverait beaucoup à gagner.

Puisque nous sommes à trois mois du sommet réunissant à Québec une soixantaine de chefs de gouvernement de la Francophonie dans le cadre du 400e, le moment semble tout à fait propice pour Queen’s Park de présenter une demande officielle d’adhésion de l’Ontario à la Francophonie internationale.

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Si tel était le vœu du gouvernement ontarien actuel, le nouvel ambassadeur Delattre, même s’il est à peine installé à Ottawa, devrait s’intéresser sans tarder à la question. Il constaterait que les cir-
constances actuelles sont des plus favorables.

Dans leur for intérieur, certains parlementaires du gouvernement ontarien espèrent sûrement que la France manifestera encore plus d’intérêt pour le fait français en Ontario, afin d’infléchir à leur tour la classe politique de leur province. La France gaulliste a su faire preuve de beaucoup d’audace en 1967 sur le balcon de l’hôtel de ville de Montréal puis, du temps de Jacques Chirac, en ce qui concerne la reconnaissance internationale du Québec.

En octobre, le président Sarkozy fera sa première visite officielle au Canada. Sera-t-il alors inconvenant de faire un geste, ne serait-ce que symbolique, pour rappeler que la France n’oublie pas ses autres cousins d’Amérique en Ontario, en Acadie et dans l’Ouest du pays? Il importe que la Mère-Patrie prenne position en faveur de l’Ontario français et donne ainsi un coup de main à des élus comme Madeleine Meilleur et Jean-Marc Lalonde.

Ils semblent être les seuls, à part leur Premier ministre qui sera présent au Sommet de la Francophonie en octobre, à porter haut et fort le flambeau du français à Queen’s Park. «Nous prendrons toutes les mesures pour déclarer le français une langue officielle en Ontario» serait à Québec un message clair du Premier ministre sur les intentions ultimes de son gouvernement.

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