En 1978 Deng Xiaoping arrive au pouvoir en Chine. En 2008 le pays accueille les Jeux olympiques. Entre ces deux dates, 30 ans se sont écoulés, au cours desquels la Chine, l’un des pays les plus pauvres au monde, est devenue l’une des plus grandes puissances économiques de la planète. Les photographes de l’Agence France-Presse ont documenté la fulgurante transformation sociale, politique et économique que connaissent les Chinois des villes et des campagnes depuis trois décennies. Ce reportage visuel a donné lieu à l’album Chine: 30 ans de photographies de l’Agence France-Presse.
Trois cents photographies, par l’une des plus grandes agences de presse mondiales, pour découvrir et comprendre les multiples facettes de la Chine d’hier et de demain. Et pour commenter ou expliciter les bouleversements survenus entre 1978 et 2008, des textes signés par Pierre-Antoine Donnet, ancien correspondant de l’Agence France-Presse à Pékin. Des propos qui touchent aussi bien la conquête de l’espace, la mode et le trafic automobile que les minorités ethniques, la démographie, la migration dans les villes et la pollution.
Il y a, bien entendu, des photos officielles, comme celles croquées lors de la visite des présidents Carter et Clinton, ou celle nous montrant Deng Xiaoping assis aux côtés de Margaret Thatcher. On a droit aussi à des clichés humoristiques (le président Jiang Zemin en train de bailler à l’Assemblée) et à des clichés-chocs (des manifestants affrontant des chars près de la place Tian’anmen, un gangster exhibé à la foule avant d’être exécuté…). Ou encore à des acteurs vêtus comme des stars d’un jeu vidéo (page couverture).
Les photos les plus saisissantes témoignent de la métamorphose des villes. Elles mettent à nu des quartiers pékinois détruits et l’expulsion de leurs habitants, de même que la démolition à l’explosif d’une tour à Shanghai. À ces images s’ajoutent le futur incertain de la Chine. D’un côté, la surpopulation est représentée par une plage littéralement noire de monde à Qingdao; de l’autre côté, l’écologie bafouée est illustrée par des villes disparaissant derrière des nuages de pollution.
Pierre-Antoine Donnet n’hésite pas à écrire que Pékin, vieille de 3 000 ans, perd lentement «son âme et son patrimoine, ceux d’une ville unique, construite selon un modèle antique sous la dynastie des Yuan (1271-1368)». On voit régulièrement des ouvriers qui achèvent la démolition d’immeubles à Pékin pour faire place à un programme immobilier où la surface de logement est passée de 6,7 m2 en 1978 à 26,1 m2 en 2005.