Vous avez remarqué? Nous avons sauté une semaine dans la dose d’éponymes que je vous administre dans ces pages. Ne m’en voulez pas. C’était pour une bonne cause. Avec le froid et la neige qui n’en finissent plus de finir, je suis allé faire le plein de soleil à quelques milliers de kilomètres plus au sud. Mais je n’ai pas interrompu ma recherche d’éponymes pour alimenter cette chronique.
Pour ceux qui n’ont pas suivi, nous explorons le monde fascinant des éponymes. Ce sont des mots qui sont formés à partir d’un nom propre. Il arrive, en français, que des noms communs aient pour origine le nom d’une personne, d’un personnage mythique ou d’un lieu. On peut ainsi désigner des inventions, des faits, des objets, des lieux, des théories, des arts, des époques, des fleurs, des unités de mesure et bien d’autres choses.
Puisque les découvertes sont nombreuses et que je ne veux pas sabrer dans tant de trouvailles, j’ai choisi de vous les présenter par ordre alphabétique. Nous en sommes aux lettres «n», «o» et «p».
Réglons tout de suite la question des végétaux. Le curieux nom de Poinsett, que vous apercevez dans le titre, est celui de Joel Roberts Poinsett, un botaniste américain qui aurait découvert cette belle plante à fleurs qu’on connaît sous le nom de «poinsettia». La formation de ce nom respecte celle d’autres fleurs comme le dahlia, le forsythia, le bégonia ou le zinnia.
On trouve aussi, parmi les nombreux éponymes attribuables à la mythologie, le «narcisse», qui désigne une plante à fleurs blanches ou jaunes. Le mot vient de Narcisse, un homme qui s’est épris de sa propre image dans la mythologie grecque. En fait ce nom propre a engendré un nom commun qui a deux définitions: celle concernant la fleur, bien sûr, mais celle selon laquelle un «narcisse» est une personne qui s’admire elle-même. La légende veut que Narcisse est mort en s’admirant et la fleur qui porte son nom aurait poussé à l’endroit où il est mort.