La langue française n’en est pas à une absurdité près. Des règles de grammaire emberlificotées, et des mots à l’orthographe incongrue nous compliquent parfois l’existence. La palme de l’incongruité revient peut-être à une étonnante règle d’accord du verbe avec les expressions «plus d’un» et «moins de deux».
La logique voudrait que du moment qu’il y a «plus d’une» chose ou «plus d’une» personne, on doive utiliser le pluriel pour le verbe qui suit.
La même chose prévaut pour «moins de deux», qui implique nécessairement qu’il n’y a en fait qu’une seule chose ou une seule personne et qui justifierait l’emploi du verbe au singulier.
Or, il n’en est rien.
Dans le cas de «plus d’un», qui en passant signifie «plusieurs», l’accord du nom et du verbe se fait habituellement avec «un». L’accord se fait donc au singulier même si l’expression fait allusion à un pluriel. Les grammaires considèrent toutes que le sujet est «un» et que le «plus de» qui le précède, bien qu’il ait une importante valeur en ce qui a trait au sens, n’a pas d’impact sur le plan grammatical.
Suivant cette règle, on devra écrire: «Plus d’un mois sera nécessaire pour compléter le projet» ou encore: «Dans cette classe se trouve plus d’un élève qui doit rentrer chez lui en autobus».