Plan de lutte contre le cancer en Ontario: impliquer davantage le patient

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Publié 30/11/2010 par Vincent Muller

«Nous allons faire en sorte d’impliquer davantage les patients dans leur traitement» expliquait Nicole Wirtz, responsable des services en français pour Action Cancer Ontario, l’organisme provincial chargé de l’amélioration des services de lutte contre le cancer qui a dévoilé la semaine dernière la troisième édition du Plan de lutte contre le cancer en Ontario où il est estimé que, d’ici 2015, 400 000 personnes vivront avec un cancer.

Pour élaborer ce plan, l’organisme a mis en place des comités consultatifs destinés à évaluer l’expérience des patients. Ces entrevues avec les patients ou ex-patients, ont révélé un besoin davantage d’informations et la nécessité de les engager davantage dans leur traitement: «Les patients doivent avoir plus d’informations sur la façon dont ils sont et dont ils vont être soignés, ils doivent se sentir inclus dans leur traitement, il a été prouvé que plus on est informé et impliqué mieux on réagit à la maladie», selon Nicole Wirtz, responsable des services en français.

Dans certains hôpitaux, les patients ont déjà accès à un ordinateur et à de nombreuses informations sur le type de cancer dont ils sont atteints et sur les traitements. «Princess Margaret Hospital, qui fait partie de University Health Network, est l’un des centres de traitement du cancer désignés bilingues.»

«Là-bas, les patients ont accès à un ordinateur délivrant des informations sur leur maladie en français et en anglais. La prochaine étape, prévue dans le plan est de développer la liaison entre le patient et l’équipe médicale concernant leur traitement, grâce à des outils interactifs.»

Cours de français

En dehors de sa fonction à Action Cancer Ontario, Nicole Wirtz donne des cours de français au personnel de ce centre de traitement. «Les membres du personnel s’adressent directement aux patients en cancérologie et ils sont formés à pouvoir répondre avec une terminologie médicale appropriée, en français.»

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Cependant, seules les personnes qui le souhaitent suivent ces cours et Nicole Wirtz est bien consciente des difficultés d’être suivi en français à Toronto: «Même si c’est un centre de traitement bilingue, en réalité la plupart des médecins ne parlent pas français».

Elle souligne aussi que du côté des patients il est difficile de répertorier les francophones: «La langue maternelle est demandée, mais il faudrait mieux pouvoir répertorier les patients francophones», explique-t-elle, ce qui n’est pas toujours évident vu la confidentialité des informations concernant les patients.

«Même si la langue est demandée, quelqu’un qui ne se sent pas bien ne va pas penser à demander d’être suivi en français», ajoute-t-elle.

Action Cancer Ontario n’étant pas en contact direct avec les patients, l’organisme a une influence limitée au niveau de la délivrance des soins en français. Toutefois, il travaille à l’élaboration de stratégies visant à informer de manière égale les anglophones et les francophones de la province, à augmenter le dépistage et à améliorer l’expérience des patients.

Les comités consultatifs ont été mis en place dans ce but, mais là encore, toucher les francophones est un défi: «Ce n’est pas toujours facile d’atteindre les patients francophones s’ils ne se définissent pas en tant que tels. Il faut pouvoir contacter ces personnes, c’est un problème complexe, à Toronto en particulier.»

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Le dépistage sauve des vies

Les consultations faites auprès des patients et des personnes guéries ont clairement confirmé que le dépistage a permis de sauver la vie de plusieurs personnes: «Ça prouve que le dépistage doit être fait de façon stratégique et plus systématique. En Europe, par exemple, le dépistage est beaucoup plus fréquent, ici il y a encore des choses à améliorer de ce côté là», considère Nicole Wirtz.

D’ici 2015, Action Cancer Ontario prévoit donc la mise en place de nombreux outils interactifs visant à permettre aux gens d’évaluer leurs risques de développer un cancer, de systèmes de rappels de dépistage et de nouveaux outils d’informations sur les nouveaux traitements disponibles.

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