Place Simone-Lantaigne

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Publié 08/07/2008 par Paul-François Sylvestre

Fondées en 1978, soit 30 ans passés, la corporation Les Centres d’Accueil Héritage gère la Place Saint-Laurent, résidence pour adultes francophones de Toronto, qu’ils soient retraités, en perte d’autonomie, à faibles revenus ou autres. Cette résidence, sise au 33 de la place Hahn, a été mise sur pied par Simone Lantaigne (1921-1982) et nommée Place Saint-Laurent.

Le 21 juin 2007, le conseil d’administration des Centres d’Accueil Héritage a été formellement invité à se pencher sur la question de changer le nom de Place Saint-Laurent à Place Simone-Lantaigne et à en faire rapport à l’assemblée générale du 19 juin 2008. Ce mandat avait été formulé par 71 personnes sur 72 membres votants.

Pour diverses raisons, le conseil d’administration n’a pas mené sa tâche à terme et n’a pas pu livrer un rapport complet. Il s’en est suivi une discussion lors de l’assemblée générale du 19 juin et des membres ont demandé que le nom de Place Saint-Laurent ne soit pas changé parce que c’est le nom choisi par la fondatrice ou parce que Place Saint-Laurent est un nom soi-disant très connu du public. La résolution proposée à cet effet était non recevable, puisque le conseil d’administration n’avait pas encore complété son travail.

Femme dévouée et visionnaire, Mme Lantaigne était d’origine québécoise et connaissait très peu l’histoire de la francophonie torontoise. De plus, en 1978, ce n’était pas courant de donner le nom d’un individu à une institution (exception faite des écoles Étienne-Brûlé et Mgr-de-Charbonnel). Si Mme Lantaigne avait été mieux informée, elle aurait sans doute choisi entre Place Saint-Georges (Laurent Quetton de Saint-Georges), Place Jacques-Baby ou Place Jean-Baptiste-Rousseau, pour ne nommer que quelques possibilités.

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Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Le nom de la fondatrice peut remplacer un nom choisi, semble-t-il, uniquement en raison de la proximité du marché St. Lawrence, quartier dans lequel se dresse la résidence en question. Le conseil d’administration aurait dû profiter du 30e anniversaire pour recommander à l’assemblée de poser un geste louable et honorable. Dommage qu’il ne l’ait pas fait.

Dans la désignation de ses institutions, la communauté franco-ontarienne a trop souvent raté l’occasion de rendre hommage à ses pionniers et pionnières. C’est le cas pour le Collège français, le Théâtre français de Toronto et Place Saint-Laurent, entre autres. Avoir de la vision signifie pouvoir porter un regard significatif à la fois sur le passé, le présent et l’avenir, quitte à corriger des erreurs de jeunesse.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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