Place Saint-Laurent perd sa plus discrète amie

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Publié 04/11/2008 par Paul-François Sylvestre

Maria Michalkova est décédée le 30 octobre, à l’âge de 82 ans. Elle vivait à Place Saint-Laurent depuis août 2007. Cette dame distinguée au charme discret laisse le souvenir d’une résidente à la fois réservée et affable. Sans le savoir, elle a ni plus ni moins incarné la raison d’être d’un endroit comme Place Saint-Laurent.

Née le 16 mars 1926 à Nitrianska Streda (Slovaquie), Maria Michalkova passe une partie de son enfance et adolescence à Paris où elle apprend le français. De retour en Tchécoslovaquie, elle épouse Milos Michalek et élève deux enfants qui, devenus adultes, immigrent au Canada.

Veuve à 49 ans, Maria Michalkova attend de prendre sa retraite avant d’immigrer elle-même au Canada en 1992. Elle vit alors à Brampton, avec sa fille, son gendre et ses deux petits-enfants. La mort subite de sa fille lui cause non seulement un terrible choc et une lourde épreuve, cela engendre un point tournant dans sa vie.

Maria Michalkova décide de passer les dernières années de sa vie dans une résidence pour personnes âgées. Elle ne parle pas anglais et ne connais pas de résidence œuvrant en slovaque. Sa langue seconde est le français et elle le maîtrise très bien.

En navigant sur Internet, Mme Michalkova découvre les Centres d’Accueil Héritage et apprend qu’un appartement est disponible à Place Saint-Laurent. Est-ce un heureux hasard ou est-ce plutôt le destin qui fait bien les choses?

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Aussitôt installée au huitième étage de Place Saint-Laurent, Maria Michalkova se taille une place bien discrète au sein des résidents francophones. Elle participe régulièrement aux activités du Centre pour aînés: pauses-café, repas communautaires, fêtes mensuelles, etc. Elle s’inscrit au Service de jour. Au besoin, elle bénéficie du Service de soutien.

Bref, le milieu francophone de Place Saint-Laurent et les programmes offerts par les Centres d’Accueil Héritage rehaussent sa qualité de vie. Au point où son fils Peter Michalek n’hésite pas à affirmer que «les quinze mois passés à Place Saint-Laurent ont été les plus beaux moments de vie de ma mère».

Maria Michalkova n’était pas née au Canada. Elle n’était pas catholique. Elle était une Fanco-Torontoise arrivée au soir de sa vie. Elle cherchait un endroit où vivre ses derniers jours dans une langue qui ne lui était pas étrangère. Place Saint-Laurent a répondu à cette quête et lui a offert non seulement un gîte idéal mais aussi un milieu culturel qui lui convenait.

Sur une note plus personnelle, je vous confierai que Maria a été ma plus proche amie à Place Saint-Laurent. C’est avec elle que je partageais mes lectures, mes écrits, mes voyages, mes pauses-café et mes repas communautaires. Je perds un être cher, à l’écoute attentive et au sourire radieux. Son bref passage dans ma vie à Toronto me rend fier d’être devenu membre à vie des Centres d’Accueil Héritage. Je vous invite à en faire autant. D’autres Maria attendent votre appui.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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