Philippe Couillard est élu chef du Parti libéral du Québec

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Publié 17/03/2013 par Alexandre Robillard (La Presse Canadienne)

à 18h35 HAE, le 17 mars 2013.

MONTRÉAL – Près de cinq ans après avoir quitté la politique parce qu’il stagnait dans l’ombre de Jean Charest, Philippe Couillard a accédé, dimanche, à la direction du Parti libéral du Québec.

L’ex-ministre de la Santé a remporté une majorité de votes dès le premier tour, obtenant 58,5 pour cent des suffrages exprimés, lors d’un congrès qui s’est tenu dans une aréna de Verdun.

L’élection de M. Couillard a instantanément été suivie d’attaques de ses adversaires péquiste et caquiste, qui ont soulevé des doutes en raison de ses liens avec l’ancien directeur général du Centre universitaire de santé McGill, Arthur Porter, recherché par la police pour fraude et abus de confiance.

Agé de 55 ans, le nouveau leader libéral a été ministre de la Santé de 2003 à 2008. Auparavant, il a pratiqué comme neurochirurgien en Arabie saoudite dans les années 1990, puis à Sherbrooke, où il a connu M. Charest.

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Ratifier la Constitution

M. Couillard propose un grand congrès d’orientation qui permettrait de renouveler les propositions libérales. Il veut aussi que le Québec se prépare pour ratifier la Constitution canadienne en 2017, 35 ans après son rapatriement.

Lors d’un point de presse qui a suivi son discours de victoire, M. Couillard a cependant assoupli l’échéancier.

«Ce n’est pas une priorité quotidienne, c’est un objectif important pour tous les Québécois alors qu’on sait fort bien que la priorité quotidienne des Québécois demeure l’économie et l’emploi et la création de la richesse, a-t-il dit.

«C’est un enjeu symbolique, c’est une fenêtre symbolique, c’est le 150e anniversaire du Canada, mais il y a d’autres fenêtres qui peuvent s’ouvrir.»

Élu à l’Assemblée nationale?

Pour le nouveau chef, ce n’est pas une priorité absolue d’être élu à l’Assemblée nationale avant les prochaines élections générales, qui peuvent survenir à tout moment en raison de la position minoritaire des péquistes au gouvernement.

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«Le plus important pour moi, c’est de mobiliser le parti, trouver des candidats partout au Québec et rassembler les militants dans une nouvelle direction», a-t-il dit.

M. Couillard décidera «au cours des prochaines heures» si le chef intérimaire Jean-Marc Fournier continuera de diriger l’aile parlementaire d’ici à son arrivée au Salon bleu.

À moins d’élections, le nouveau chef a l’intention de tenir son grand congrès d’orientation au printemps 2014.

Succédant à M. Charest, qui était présent pour l’événement, M. Couillard a affirmé qu’il savourait sa victoire.

«Je suis fier de la campagne que j’ai menée, je suis fier de l’équipe qui était avec moi, a-t-il dit. Je suis content du discours que j’ai livré parce que ça venait de moi-même, ça venait de mes convictions.»

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Ministre de la Santé

M. Couillard a été ministre de la Santé de 2003 à 2008, une période exceptionnellement longue pour un titulaire de cette fonction.

En démissionnant, en juin 2008, M. Couillard avait déclaré qu’il avait atteint la limite de la contribution qu’il pouvait apporter à la société.

Dimanche, après l’élection de son ex-ministre, M. Charest s’est souvenu des premiers pas en politique de M. Couillard, qu’il a recruté il y a 10 ans.

«Ça n’a pas été très long qu’il a volé de ses propres ailes, a-t-il dit. C’est un homme qui est plein de talents, qui est charismatique.»

Éthique et intégrité

Le passage de M. Couillard au privé, à son départ de la politique, a provoqué une controverse parce qu’il a négocié son embauche par un fonds d’investissement privé alors qu’il occupait encore ses fonctions ministérielles.

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Dans son discours de victoire, le nouveau chef libéral a succinctement fait référence aux questions d’éthique et d’intégrité.

«Et nous serons, bien sûr, un parti irréprochable au plan éthique», a-t- il dit.

Lors du point de presse qui a suivi, M. Couillard a affirmé que les questions soulevées par l’opposition ne sont pas nouvelles, puisque ses adversaires s’en étaient déjà emparés pendant la course.

«Tout ce qui est autre que l’enjeu principal, qui est l’attribution du contrat de SNC-Lavalin au CUSM, le reste c’est du potinage sans intérêt, a-t-il dit. Ça fait quatre mois que je réponds aux mêmes questions de la même façon.»

Bernard Draiville, ministre péquiste responsable des Institutions démocratiques, a néanmoins demandé des comptes sur ses liens avec M. Porter.

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«(M. Couillard) a tenté de minimiser ses liens, mais on a découvert que c’était un ami, a-t-il dit. Pourquoi il a voulu cacher ça aux Québécois? Des doutes subsistent chez la majorité des Québécois.»

La Coalition avenir Québec (CAQ) a pour sa part dépêché son député Jacques Duchesneau à quelques mètres des lieux du congrès pour exprimer ses inquiétudes sur les relations du nouveau chef libéral avec M. Porter.

«Ce n’est pas ce que je sais qui m’inquiète, c’est ce que je ne sais pas, a-t-il dit. Le fait d’être ami avec quelqu’une ne pose pas de problème, mais quand cet ami est impliqué dans des activités comme celles qu’on a vues au CUSM, là, on a lieu de se poser des questions.»

Moreau et Bachand

Au terme d’une course de cinq mois, Pierre Moreau, dont les qualités d’orateur ont été remarquées sur le plancher du congrès, a terminé deuxième, malgré des pronostics qui le plaçaient dernier.

L’ex-ministre des Transports, qui a obtenu 22 pour cent des suffrages, a lancé un appel à l’unité.

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«Nous, les libéraux, nous sommes capables de nous unir, nous sommes capables de faire face à la musique, nous avons un parti qui est en santé et nous allons gagner la prochaine élection» a-t-il dit.

Raymond Bachand, ancien ministre des Finances, a reçu 19,5 pour cent des votes des 2377 délégués qui ont participé à l’élection du nouveau chef.

«Unissons-nous dans cette cause de rebâtir le PLQ, de retrouver cette unité dans toutes les régions et sous Philippe Couillard, de former un prochain gouvernement majoritaire», a-t-il dit.

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