Il y a quelques années, j’ai eu la chance de présider un comité provincial sur la petite enfance francophone. Bien que je sois le père de deux enfants, c’était un domaine que je connaissais relativement peu. Je ne perdais rien pour attendre. Quelle incroyable formation ai-je reçue!
Entre autres choses, j’y ai appris que, dans plusieurs communautés, la petite enfance est l’un des moments clés dans l’assimilation des jeunes francophones. C’est là, même à deux ou quatre ans, que les choix de vie se font de façon irrévocable.
C’est à ce moment que les parents choisissent l’école de leur enfant. C’est à ce moment qu’ils choisissent la garderie de leur enfant. C’est aussi à ce moment que l’on décide consciemment ou inconsciemment si l’enfant conservera ou non sa langue française.
Tout cela pour vous dire que l’annonce récente faite conjointement à Ottawa par la ministre de l’Éducation, Sandra Pupatello, accompagnée par la ministre déléguée aux Affaires francophones, Madeleine Meilleur, arrive à point. Le gouvernement McGuinty investit 34 millions $ de plus dans l’éducation de langue française. De ce montant, 10 millions serviront à mettre sur pied de nouvelles garderies dans les écoles de langue française. La ministre Pupatello, dans un excellent français, d’ailleurs, a déclaré : «il est très important d’assurer la continuité de l’éducation en français afin de contrer l’assimilation».
Pour sa part, la ministre Meilleur a fait remarquer que le taux de rétention est très élevé, au-delà de 90%, dans les écoles françaises dotées d’une garderie. À l’inverse, il est souvent beaucoup plus bas dans les écoles sans garderies. Conclusion: les garderies en milieu scolaire aident à contrer l’assimilation.
Dans certains milieux, on reproche au gouvernement McGuinty de ne pas poser de gestes d’éclat envers la francophonie, comme l’ont fait les gouvernements Peterson (Loi sur les services en français), Rae (création du réseau de collèges de langue française) et Harris (gestion scolaire).