Réaction à la chronique «En bon français» de Martin Francoeur sur des lacunes de la langue française (7 avril).
Eh! bien, cher Monsieur, je ne suis pas d’accord avec vous. Débauche de charabia, je trouve qu’il y a déjà bien trop d’anglicismes mal compris, mal employés, mal assimilés, mal prononcés, dissonants, outrés-outrageux-outrageants, des deux côtés de l’Atlantique d’ailleurs et, détail comique, pas les mêmes, pour oser faire la «promotion» du vocable «cheap» (mot déjà bas et vulgaire en anglais) et presque proposer de l’adopter en français. Ah! Ça non! Assez, Enough, Genug, Basta, Rhlass.
«Ce qui se conçoit bien, s’énonce clairement, et les mots pour le dire vous viennent aisément», vous dirait Boileau.
Oseriez-vous dire à Edmond Rostand d’adopter «cheap»? Tout à trac, il réveillerait illico Cyrano pour, flamberge au vent, vous proposer tout de go une bonne tirade de son cru afin de parer à ces supposées «insuffisances» en déclarant: Vous auriez pu dire Messire, mais c’est donné, c’est bon marché, c’est pas cher, c’est pour rien, c’est pour une bouchée de pain, pour un liard, c’est cadeau.
Méprisant: ça vaut rien, c’est toc, du toc, c’est bas de gamme, ça vaut pas un kopeck, c’est pour rien, pour trois fois rien, pour quatre sous, pacotille, c’est pour des prunes, pour un picaillon, pour une goutte d’eau, pour une miette.