S’accusant mutuellement d’être responsables de la mise sous surveillance de la Caisse de dépôt et placement (CDP) par une agence de notation, Libéraux et Péquistes ont engagé un bras de fer sur le pire bilan financier de l’histoire de cette institution censée symboliser le savoir-faire original québécois.
Le Premier ministre Jean Charest a estimé que Standard & Poor’s avait servi une mise en garde «percutante» à l’endroit du Parti québécois, qui «politise à outrance», selon lui, les pertes financières de la CDP. «Le PQ joue au bonhomme sept heures sur la question de la Caisse, a-t-il dit. Les signaux qu’ils envoient ont un impact sur l’évaluation qu’en fait Standard & Poor’s.»
De son côté, la chef de l’opposition officielle, Pauline Marois, a estimé que le gouvernement devait prendre l’entière responsabilité de l’avertissement lancé jeudi dernier par l’agence de notation, qui pourrait revoir à la baisse la cote de crédit de la CDP, au terme d’une période de surveillance de trois mois.
Selon Mme Marois, en négligeant de nommer un nouveau président (ce sera fait mercredi, les rumeurs identifiant un ancien sous-ministre du Trésor à Québec, Robert Tessier), le Premier ministre a contribué à l’instabilité de la haute direction de la CDP, évoquée dans l’avis de l’agence de notation.
M. Charest a dit que son gouvernement souhaitait aussi nommer rapidement des remplaçants pour huit des 13 membres du conseil d’administration dont le mandat est échu.