Paul répète que Santorum est un faux conservateur

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Publié 22/02/2012 par Steven Hurst (The Associated Press)

à 00h01 HNE, le 23 février 2012.

WASHINGTON – Le plus récent débat des candidats à l’investiture républicaine en vue de l’élection présidentielle de novembre n’a proclamé aucun vainqueur net, mercredi soir à Mesa, en Arizona, ni produit de grands coups d’éclat ou gaffes irréparables.

Mitt Romney tentait de reprendre son statut de meneur des mains de Rick Santorum, le plus récent candidat républicain à trôner au sommet des sondages. M. Santorum se trouvait, en fait, sur le siège éjectable mercredi, et a maintes fois semblé irrité alors qu’il tentait de se défendre face aux attaques de M. Romney et de Ron Paul, en particulier.

Lorsque le modérateur John King, du réseau CNN, a demandé à Ron Paul pourquoi son organisation avait publié une publicité au Michigan qualifiant M. Santorum de «faux conservateur», M. Paul ne s’est pas fait prier pour répondre du tac au tac. «Parce qu’il est un faux!», a-t-il lancé, le ton rieur.

M. Paul s’en est pris à M. Santorum, un ancien sénateur de la Pennsylvanie, pour s’être donné l’image d’un conservateur fiscal lorsqu’il a voté cinq fois en faveur d’une hausse du plafond de la dette pendant qu’il siégeait au Congrès. Il l’a aussi critiqué pour avoir voté en faveur d’une loi fédérale sur l’éducation que M. Santorum a depuis critiquée, l’accusant d’avoir «perdu de la crédibilité».

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Dans le passé et encore ces derniers mois, Rick Santorum a dit combattre le courant libertarien au sein du Parti républicain. Il s’en prend surtout à la non-intervention prônée par les libertariens en matière de morale individuelle, à leur isolationnisme sur la scène internationale et à leur volonté de réduire les budgets militaires.

Santorum joue la carte religieuse

Récemment passé en tête des sondages, Rick Santorum mise sur la mouvance ultra-conservatrice et évangéliste chrétienne pour battre le favori Mitt Romney dans la course à l’investiture républicaine pour la présidentielle de novembre. À l’approche des primaires du « Super-Mardi », il s’en est même pris à la « théologie bidon » qui inspirerait le programme de Barack Obama.

L’ancien sénateur de Pennsylvanie tire aujourd’hui sa force de ces électeurs républicains très militants et particulièrement actifs lors des primaires et caucus. Et il ne donne aucun signe de vouloir adoucir son discours, malgré sa défaite de 2006. Les électeurs américains avaient alors sanctionné ses politiques ultra-radicales en lui refusant un troisième mandat au Congrès.

L’élite du Grand Old Party (GOP) regarderait avec beaucoup d’inquiétude l’ascension de Santorum, craignant de le voir éclipser le favori Mitt Romney, plus rassembleur face à Obama. L’ancien gouverneur du Massachusetts reste pour le moment en tête des primaires car il a obtenu le plus grand nombre des délégués qui désigneront le candidat républicain à la présidentielle lors de la convention du parti fin août en Floride.

Ce multimillionnaire mormon possède en outre un très net avantage financier et une solide organisation de campagne. Mais sa candidature est loin de galvaniser les Républicains.

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Le souvenir de Barry Goldwater

À l’inverse, parmi les candidats en tête des primaires républicaines, Rick Santorum, jeune quinquagénaire père de sept enfants, est sans doute le plus conservateur depuis Barry Goldwater en 1964. Et c’est peut-être ce qui préoccupe l’establishment du GOP, qui garde en mémoire la cuisante défaite de ce candidat. Non seulement il avait été écrasé par le président Lyndon Johnson, mais les candidats républicains au Congrès avait beaucoup pâti de sa performance.

Pour le moment, Santorum n’a manifestement pas l’intention de se positionner plus au centre. Il faut dire qu’avec l’embellie en vue pour l’économie américaine et la remontée de la popularité de Barack Obama, le débat des primaires républicaines s’est déplacé de l’économie vers les questions de société.

Avortement et mariage gai

Après l’avoir battu dans trois États – le Minnesota, le Colorado et le Missouri – le 7 février, Rick Santorum, farouche adversaire du droit à l’avortement et du mariage homosexuel, a récemment dépassé Mitt Romney dans les sondages nationaux auprès des électeurs républicains (mais les « indépendants » participent aussi aux primaires). Et plusieurs autres le donnent désormais en tête dans le Michigan, l’État natal de Romney, où son père a exercé comme gouverneur.

Après une pause dans le calendrier, les scrutins du Michigan et de l’Arizona le 28 février vont relancer les primaires avant le « Super-Mardi » du 6 mars et ses dix États en jeu.

Fort de ses victoires, Rick Santorum essaie de s’imposer comme le futur adversaire de Barack Obama le 6 novembre prochain. Il s’est attaqué récemment au président démocrate sortant, tentant visiblement de se présenter comme la principale alternative conservatrice à Mitt Romney et de distancer l’ancien président de la Chambre des Représentants Newt Gingrich et le représentant texan Ron Paul.

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Il courtise ainsi les électeurs religieux et les sympatisants du Tea Party, qui prônent un État fédéral réduit.

Théologie bidon

Dans l’Ohio, l’un des États du « Super Tuesday », Rick Santorum a ainsi lancé ce week-end que le programme du président reposait sur « une espèce de théologie bidon, pas une théologie fondée sur la Bible ». Alors que l’équipe de campagne de Barack Obama ripostait, il s’est défendu le lendemain de « mettre en doute la foi du président ».

« Je pense que le président est un chrétien », a-t-il assuré. « Je parle de sa vision du monde et de la façon dont il aborde les problèmes dans ce pays », a-t-il expliqué, jugeant qu’elles étaient différentes de celles de la plupart des Américains.

Pour se justifier, il a affirmé que le chef de la Maison Blanche essayait de promouvoir les idées des « écologistes radicaux » qui, a-t-il dit, s’opposent à une plus grande utilisation des ressources naturelles du pays car ils pensent que « l’Homme est ici-bas pour servir la Nature ». Santorum a aussi estimé que le président encourageait les avortements en demandant que les assureurs remboursent les tests prénataux.

De fait, Barack Obama a essuyé plusieurs attaques mettant en doute ses convictions religieuses de la part des républicains, signe d’une course à l’investiture de plus en plus agressive.

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