Paul Desmarais est décédé

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Publié 09/10/2013 par l-express.ca

Paul Desmarais, le propriétaire de Power Corporation – qui comprend notamment le journal La Presse de Montréal, Le Soleil de Québec et Le Droit d’Ottawa – est mort mardi soir à l’âge de 86 ans. Originaire de Sudbury en Ontario, d’où il avait lancé le réseau d’autobus Voyageur, il était l’un des hommes d’affaires les plus prospères et les plus respectés au pays.

Dans un communiqué, la famille indique que M. Desmarais s’est éteint paisiblement, entouré de ses proches, dans leur domaine de la région de Charlevoix, à l’est de Québec.

Des funérailles seront tenues dans l’intimité au cours des prochains jours, suivies d’un service commémoratif à une date qui sera annoncée plus tard.

«Par son parcours et ses succès dans le milieu des affaires, Paul Desmarais était un symbole de réussite pour la communauté franco-ontarienne», a déclaré Denis Vaillancourt, le président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO).

«La carrière professionnelle de Paul Desmarais, qui l’a vu franchir bien des obstacles, est la preuve que la volonté et le travail permettent de réussir de grandes choses. M. Desmarais doit servir d’exemple à tous les Franco-Ontariennes et Franco-Ontariens et nous pousser à toujours faire plus pour obtenir ce que nous voulons.»

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L’Assemblée nationale du Québec a rendu hommage à Paul Desmarais, les chefs des partis politiques lui adressant tour à tour un dernier hommage, suivi d’une minute de silence à sa mémoire. «Le Québec perd un de ses grands bâtisseurs», a souligné la première ministre Pauline Marois.

En voyage en Asie, le premier ministre Stephen Harper a signalé qu’«on se souviendra de M. Desmarais comme d’un chef d’entreprise unique, qui a amélioré la vie des Canadiens, par les emplois qu’il a créés et par son travail caritatif.»

Paul Desmarais a dirigé Power Corporation en tant que pdg de 1968 à 1996, après quoi ses fils Paul et André lui ont succédé. Il est demeuré l’actionnaire de contrôle de la société jusqu’à son décès.

«Je ne suis pas un financier, mais un industriel», affirmait le M. Desmarais le 8 décembre 1990 au cours d’une entrevue accordée au quotidien La Presse.

Diplômé en commerce de l’Université d’Ottawa et étudiant en droit à l’Université de Toronto, il s’est réellement lancé en affaires à 23 ans, finissant par créer un empire multinational diversifié estimé aujourd’hui à 535 milliards $.

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C’est à Sudbury qu’il a rencontré Jacqueline Maranger qui allait devenir son épouse en 1953. En plus de Paul Jr et André, le couple a aussi deux filles: Louise et Sophie. André a marié France Chrétien, fille de l’ancien premier ministre Jean Chrétien.

Dans les années 1950, à la tête de La Corporation de valeurs Trans-Canada, Jean-Louis Lévesque prête de l’argent à faible taux à son ami Paul Desmarais, qui en profite pour réaliser une série de bons coups comprenant l’achat de l’hippodrome Blue Bonnets et du magasin Dupuis Frères.

Paul Desmarais s’installe à Montréal en 1962. Au début de 1968, il prend le contrôle de Power Corporation du Canada, dont il révolutionne les pratiques, mettant la main sur Dominion Glass, Consolidated-Bathurst, Groupe Investors, Les Journaux Trans-Canada et la Canada Steamship Lines (qu’il vend éventuellement à Paul Martin Jr). Il investit aussi en Asie et en Europe (Paribas, Pergesa).

Amateur d’art, Paul Desmarais a constitué une impressionnante collection d’art canadien et européen. Il possède notamment une importante collection de toiles de Jean-Paul Riopelle, mais aussi des Jean-Paul Lemieux, Guido Molinari, Claude Tousignant, Rita Letendre. La salle du conseil d’administration de Power Corporation est décorée de 42 petits tableaux de Cornelius Krieghoff.

Paul Desmarais a également financé des musées, des orchestres, des hôpitaux et des pavillons universitaires.

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Paul Desmarais était un farouche partisan du fédéralisme canadien, et mettait ses journaux au service de cette cause. Inévitablement, ses nombreuses entreprises ont connu leur part de conflits de travail et d’affrontements avec les syndicats.

Décoré de l’Ordre du Canada et du Québec, de la Légion d’Honneur et de plusieurs doctorats honorifiques, Paul Desmarais fuyait les mondanités, mais est resté au coeur de l’activité économique du pays pendant une soixantaine d’années.

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