Paul-André Fortier revient aux sources de la création

La cabane au fond du théâtre

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Publié 01/02/2011 par Guillaume Garcia

Tout le monde a déjà construit une cabane, ou rêver d’en habiter une. C’est un endroit mystique, qui éveille les sens, comme si l’on revenait aux sources de l’homme. Paul-André Fortier a mis en scène un spectacle intitulé Cabane, où la danse, le son et l’image se répondent pour créer un environnement modulable à partir d’une simple cabane. À l’opposé des grandes créations et des gros moyens, il a voulu revenir à l’essentiel, à la création pure.

L’idée lui est venue lorsqu’il performait son spectacle 30×30 dans la ville de Nancy, en France. Il dansait alors pendant 30 min, 30 jours de suite, sur le toit d’un cabanon au milieu d’un stationnement…

«Une cabane, ça interpelle tout le monde, que ce soit au fond du jardin, ou au Canada pour les Français, tout le monde rêve d’une cabane en bois. C’est un lieu magique, mythique, on pense à l’évasion, on est au cœur de l’homme», explique le chorégraphe.

L’ambition de proposer une création à partir de moyens très limités vient de la volonté de Paul-André d’aller à l’opposé de l’évolution «à vitesse V des moyens technologiques».

Avec ses partenaires sur le projet, Rober Racine et Robert Morin, ils ont donc construit une cabane qui devient, le temps d’un spectacle, un véritable personnage.

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«On en tire des sons, contient des objets hétéroclites, on fait des projections d’images et tous les techniciens sont à vue, on montre la machinerie, sans être dans l’Arte posera», indique celui qui a créé sa compagnie voilà exactement trente ans.

«Je voulais un public proche, et des lieux qui ne sont pas forcément des théâtres. Aujourd’hui, on met l’emphase sur le spectaculaire, mais j’ai justement eu envie de sortir du confort des théâtres.»

Le spectateur sera surpris par la tournure des événements; la cabane se déconstruisant et se transformant à gré. La musique jouée en direct amène également une relation particulière avec le public.

«J’ai aussi demandé à Rober Racine de danser, alors qu’il n’est absolument pas un danseur, cela crée un courant de sympathie dans le public de voir quelqu’un qui n’a pas un corps de danseur.»

D’histoire, il n’y a pas dans le spectacle Cabane, mais il s’agit plutôt d’une relation, de situations que vivent deux personnages masculins autour de la Cabane.

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«Il y a aussi un petit côté absurde», révèle Paul-André Fortier.

À plus de soixante ans, le danseur québécois n’a pas fini de titiller l’esprit critique de ses spectateurs!

À voir les 11 et 12 février au Théâtre Fleck Dance, à Harbourfront, dans le cadre des DanceWork Series 2010-2011.

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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