Nos ancêtres préhistoriques n’avaient inventé ni l’agriculture ni l’élevage, pourtant ils se portaient comme un charme, sans obésité et sans diabète. Tel est le credo du régime «paléo» qui invite ses adeptes à reproduire la manière de manger de l’époque appelée «paléolithique», en supprimant tous les aliments apparus au cours des 10 000 dernières années.
Les experts voient deux problèmes à ce credo. Tout d’abord, rappelle Manon Savard, codirectrice du laboratoire d’archéologie et de patrimoine de l’Université du Québec à Rimouski, le Paléolithique couvre près de 3 millions d’années avec des populations éparpillées qui se nourrissaient selon «ce qui était disponible là où ils étaient».
Il n’y a donc pas eu un seul régime paléolithique. Ensuite, ce qui était disponible ne ressemble pas vraiment à ce que les paléos modernes mettent dans leur assiette
.
Vraiment paléo?
En effet, les fruits et légumes de nos ancêtres n’ont que peu à voir avec ceux des supermarchés: par exemple, les avocats, bananes, salades ou brocolis anciens, dont la forme et le goût ont été améliorés par une agriculture sélective. Et les graines originales soit ont disparu, soit sont extrêmement rares.
De plus, il est impensable qu’un homme paléolithique ait pu avoir au même déjeuner des avocats d’Amérique du Sud, des bleuets d’Amérique du Nord et des œufs européens ou chinois, rappelle Christina Warinner, codirectrice du Laboratoire d’anthropologie moléculaire et de recherche sur le microbiome à l’université d’Oklahoma, dans sa conférence TEDx.