Parti libéral: trop, c’est comme pas assez!

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Publié 19/09/2006 par Céline Hervieux-Payette (Sénatrice libérale)

Au début de la campagne, les médias avaient évalué la capacité des candidats à maîtriser les deux langues officielles du Canada. Après quelques mois, des progrès certains ont été accomplis mais il est tout de même embarrassant de constater que seulement quatre candidats passent le test du bilinguisme fonctionnel, soit Bob Rae, Michael Ignatieff, Stéphane Dion et Joe Volpe.

Dans cette course, malgré de brillantes idées venant aussi des autres candidats, le Parti libéral du Canada aurait eu intérêt, comme pour l’exercice des professions, à exiger une maîtrise des deux langues officielles du Canada comme pré-requis à toute candidature. Pour gouverner un pays, le leader doit pouvoir communiquer clairement avec toute la population.

Quel autre critère sera alors aussi essentiel? Il me semble qu’il faut une connaissance approfondie des subtilités régionales, des nuances culturelles locales afin d’entretenir un dialogue avec l’électorat. Pour élaborer une stratégie nationale, je persiste à croire que le leader doit saisir les enjeux en communiquant avec tous les intervenants publics et privés.

De plus, dans une perspective mondiale, le leader doit être capable d’intégrer toutes les données requises à l’élaboration d’un plan d’ensemble.

De part son caractère bilingue historique, le Canada participe à deux grands «clubs», soit la Francophonie et le Commonwealth. Plus récemment, nous avons participé à la création de l’ALENA, incluant alors le Mexique et le États-Unis.

Pour diriger les destinées d’un gouvernement libéral, la communication avec ces partenaires internationaux est primordiale.

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Les seuls candidats qui ont démontré les qualités essentielles, soit par les connaissances linguistiques, la maitrise des différences régionales ou l’expérience politique canadienne sont, à mon avis, Bob Rae et Stéphane Dion.

Pour M. Dion, qui a présidé la conférence mondiale, à Montréal en 2005, ce dernier a démontré une maîtrise impeccable du dossier environnemental. Après avoir présidé le Conseil Privé et pris en charge les relations fédérales et provinciales plusieurs années, nous constatons que, s’il devient leader, il aura tous les acquis pour promouvoir notre pays tant à l’intérieur de nos frontières que sur la scène internationale.

Quant à M. Rae, comme Premier ministre de la province la plus importante et la plus riche, soit l’Ontario, il a su jouer le rôle de catalyseur entre les provinces et le gouvernement fédéral. Il a démontré son attachement et sa connaissance de la langue et de la culture francophone de façon remarquable. Subséquemment, il a été médiateur de questions délicates auprès des communautés culturelles en Colombie-Britannique ou des autochtones en Ontario.

Les talents de ces deux candidats sont différents mais ils seraient les Macdonald-Cartier du XXIe siècle. Le Canada a besoin de ces hommes généreux, commis à la chose publique. Les délégués ont un merveilleux et difficile choix à faire. Il ne me reste qu’à souhaiter qu’aux lendemains de cette course, tous ces candidats travailleront ensemble à poursuivre l’édification du Canada.

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