«Je ne fais pas ‘de la musique’, comme on dit aujourd’hui. Je fais de la chanson. Plus exactement de la poésie chantée.»
Jacques Bertin, que les étudiants du cours Parlons chanson ont interviewé avant son tout premier passage à Toronto, en octobre dernier, tient à mettre les points sur les i. «La poésie n’est un moyen de connaissance que secondairement; elle est un moyen d’évocation, d’invocation, un chant. Un de mes collègues a inventé le mot chantauteur – j’aime ce mot. Je suis un chantauteur depuis 50 ans. Hors du show business (l’industrie culturelle!) et militant contre ce système d’aliénation du public. Je m’y tiens.»
Rencontre avec un maquisard de la chanson…
Votre chanson Hymne est un hommage au pouvoir du chant, qui semble être une préoccupation constante. Quelle place occupe le chant dans votre vie, et quelle place joue-t-il – ou devrait-il jouer – dans la société?
Quand j’étais enfant, on chantait tout le temps et partout: dans les cafés, dans la voiture, dans la rue. C’était à la fois une façon de respirer, de vivre, et une façon d’aller vers la beauté et l’émotion, sans instruments ni moyens matériels. C’est un exercice naturel, et c’est la beauté permise à tout le monde – contrairement à la peinture, par exemple.