Que ce soit en vertu des combats qu’il mène à titre de président de la Société professionnelle des auteurs et des compositeurs du Québec ou du rôle clé qu’il joue auprès de la relève musicale dans le cadre du Festival en chanson de Petite-Vallée, Edgar Bori n’a jamais ménagé les efforts pour assurer le rayonnement de la chanson francophone et, par extension, de la langue française.
Si son œuvre chansonnière est caractérisée par des envolées poétiques qui ont peu d’équivalents dans le paysage actuel, Bori n’hésite pas, à l’occasion, à mettre sa plume au service de ses convictions, comme ce fut le cas pour Vos papiers, une chanson coup-de-poing enregistrée pour la première fois en 2002, et reprise onze ans plus tard, dans une version mise à jour, sous le titre de Je suis Français.
Ironiquement, cette chanson se retrouve sur son plus récent album, Malade. L’adjectif décrit-il adéquatement le diagnostic de Bori sur l’état du français dans l’hexagone? Si oui, qu’en est-il du français au Québec? Les étudiants du cours Parlons chanson avec Dominique Denis ont voulu en avoir le cœur net…
Vous passez beaucoup de temps en France. Pourriez-vous nous expliquer le processus qui a mené au choix des anglicismes « made in France » que vous employez dans cette chanson?
En débarquant en France pour la première fois de ma vie, en 1997, j’ai été frappé par les enseignes commerciales qui affichaient PRESSING, DISCOUNT STORE, JARDILAND, FAMILY VILLAGE, FILET-O-FISH (chez McDo) et multiples autres. Ce fut la graine en terre.