Ce postulat a longtemps été considéré comme une évidence. Surtout pour nous, occidentaux. Mais les critiques sur l’universalité des droits de l’homme se font de plus en plus nombreuses depuis les années 70/80. Le docteur français en droit public, Joël Andriantsimbazovina, fait en ce moment la tournée des Alliances françaises des États-Unis pour défendre l’universalité des droits de l’homme. Il était de passage à Toronto jeudi dernier.
«La remise en cause de l’universalité des droits de l’homme est devenue banale, alors qu’il y a quelques années, cela paraissait évident», lance Joël Andriantsimbazovina.
Les causes de ce relativisme sont la décolonisation et la montée du socialisme. Les droits de l’homme sont alors considérés comme l’oeuvre des Occidentaux. Ils seraient inadaptés aux autres cultures et perçus comme une nouvelle forme de colonialisme.
Cadre juridique
Pourtant, aux yeux des Occidentaux, l’universalité des droits de l’homme paraît évidente puisqu’ils bénéficient à tout être humain. Ils ont été affirmés à la fin de la Seconde Guerre mondiale, dans la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948. Ce texte s’inspire fortement de la pensée des philosophes des Lumières et de la Constitution française de 1789.
«Contrairement à ce qui est souvent dit, cette déclaration de 1948 n’a pas été rédigée par des Occidentaux. La Chine, l’Inde, Cuba, le Panama ou encore le Chili ont joué un rôle très important dans son élaboration», souligne Joël Andriantsimbazovina.