Oui, les droits humains sont bien universels!

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Publié 20/04/2010 par Charlotte Vincent

Ce postulat a longtemps été considéré comme une évidence. Surtout pour nous, occidentaux. Mais les critiques sur l’universalité des droits de l’homme se font de plus en plus nombreuses depuis les années 70/80. Le docteur français en droit public, Joël Andriantsimbazovina, fait en ce moment la tournée des Alliances françaises des États-Unis pour défendre l’universalité des droits de l’homme. Il était de passage à Toronto jeudi dernier.

«La remise en cause de l’universalité des droits de l’homme est devenue banale, alors qu’il y a quelques années, cela paraissait évident», lance Joël Andriantsimbazovina.

Les causes de ce relativisme sont la décolonisation et la montée du socialisme. Les droits de l’homme sont alors considérés comme l’oeuvre des Occidentaux. Ils seraient inadaptés aux autres cultures et perçus comme une nouvelle forme de colonialisme.

Cadre juridique

Pourtant, aux yeux des Occidentaux, l’universalité des droits de l’homme paraît évidente puisqu’ils bénéficient à tout être humain. Ils ont été affirmés à la fin de la Seconde Guerre mondiale, dans la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948. Ce texte s’inspire fortement de la pensée des philosophes des Lumières et de la Constitution française de 1789.

«Contrairement à ce qui est souvent dit, cette déclaration de 1948 n’a pas été rédigée par des Occidentaux. La Chine, l’Inde, Cuba, le Panama ou encore le Chili ont joué un rôle très important dans son élaboration», souligne Joël Andriantsimbazovina.

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Et même si ce texte n’a pas de valeur juridique, il a été utilisé comme base pour plus d’une centaine de traités des Nations Unies. Et des versions régionales existent un peu partout dans le monde.

«Sur tous les continents, sauf en Asie, il existe une déclaration locale sur les droits de l’homme. Par exemple, la Charte africaine des droits de l’homme», souligne le docteur en droit public.

Les droits de l’homme sont reconnus au niveau mondial par le droit pénal international. On peut poursuivre un État pour atteinte à ces droits devant la Cour Pénale Internationale. L’ex-Yougoslavie, le Cambodge ou encore la Sierra Leone ont comparu devant ce tribunal.

Des convergences

Un cas reste épineux: celui des pays musulmans. Ils ont adopté plusieurs textes et notamment, en 1994, la Charte arabe des droits de l’homme. Elle affirme la dépendance des droits de l’homme à la volonté divine.

«Ces textes considèrent que l’être humain appartient à un groupe et nient certains droits individuels comme l’égalité homme femme et la liberté d’expression», explique Joël Andriantsimbazovina.

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Il continue: «Pourtant, la vision individualiste et holiste cohabitent dans les droits de l’homme. Et dans tous les textes religieux, les notions de compassion, de solidarité, de dignité ou de protection sont centrales. Il y a donc des points de convergence entre les doctrines religieuses et les droits de l’homme».

Émancipation par les droits de l’homme

Joël Andriantsimbazovina souligne le progrès social associé au développement des droits de l’homme. «Ils permettent de retrouver et de préserver la dignité, c’est une conquête permanente.

Ils ne sont jamais acquis». Les droits de l’homme ne sont pas une solution à tous les maux, mais sont une aide, «une boussole».

«Il faut les utiliser pour mettre fin aux fléaux dont souffre le monde actuellement». Il en identifie deux: le fléau économique qui crée des inégalités et de la pauvreté et le terrorisme.

Le professeur de droit public prend l’exemple des délocalisations qui créent du chômage et de la pauvreté dans les pays occidentaux, mais aussi des conditions de travail intolérables dans les pays en développement. «Pourquoi ne pas créer une organisation mondiale pour le social qui assurerait les droits élémentaires pour chaque être humain?», lance-t-il.

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Ce fervent défenseur des droits de l’homme prend comme référence la série télévisée Star Trek. «C’est un peu comme la directive numéro 1 dans Star Trek. Les personnages découvrent un univers inconnu et des gens aux cultures totalement différentes et leur première règle est le respect de la loi et de la coutume locale».

En conclusion, l’universalité ne veut pas dire homogénéité culturelle. Les droits de l’homme servent seulement à améliorer le sort des hommes et des femmes sur la planète.

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