Des générations de Canadiens se sont fait dire par leurs politiciens que la dualité linguistique était le fondement du pays. Des générations de Canadiens ont vu leurs législateurs inscrire les droits linguistiques dans des textes constitutionnels ou législatifs du Parlement et des Assemblées provinciales et territoriales.
Dans 12 mois, nous serons rendus en 2017. Serons-nous fiers de célébrer le cheminement linguistique du pays? Ou est-ce que ce sera plutôt l’occasion de se remémorer 150 ans d’injustices linguistiques?
La décision majoritaire rendue le 20 novembre dernier par la Cour suprême du Canada dans le dossier Caron c. Alberta, 2015 CSC 56, provoque certainement un grand mécontentement chez les francophones de la Saskatchewan et de l’Alberta.
Dans les médias, le blogueur Pierre Allard y voit la consécration, pour les francophones, du statut de «citoyens de second ordre». Pour Maître Maxime Laporte, président de la SSJB-Montréal, la décision du plus haut tribunal du pays constitue une seconde pendaison pour Louis Riel.
À mon avis, ce jugement remet en question le tissu social du pays et interpelle les élus de la Chambre des communes et des assemblées législatives des provinces et territoires. En 1982, le rapatriement de la Constitution visait notamment à favoriser une réconciliation entre francophones et anglophones.