Le 1er août 1291, une trentaine de rudes montagnards se réunissent dans la plaine de Rütli (ou Grütli), au coeur des Alpes. Ils se prêtent serment d’assistance mutuelle contre les exactions de leur seigneur. De ce jour date selon la tradition la naissance de la Suisse indépendante.
Au cours du XIIIe siècle, les communautés paysannes des «pays forestiers» (Waldstaten), sur les bords du lac des Quatre-Cantons, voient leur autonomie menacée par l’empereur Rodolphe 1er de Habsbourg. Les domaines de ce dernier cernent leur territoire et mordent de plus en plus à l’intérieur. Or, les montagnards sont attachés à leurs libertés.
Prenant exemple sur les villes italiennes qui ont réussi à conquérir leur autonomie, les trois cantons d’Uri, Schwyz et Unterwald décident de faire front. Leurs représentants se retrouvent dans la plaine de Rütli «en l’an du Seigneur 1291 au début du mois d’août». Là, ils font le serment de se défendre ensemble contre les empiètements des Habsbourg.
Rédigé en latin, le serment de Rütli prévoit que les confédérés se prêteraient secours en cas d’attaque, n’accepteraient aucun juge étranger, trancheraient leurs différends par l’arbitrage des plus sages, puniraient les criminels, incendiaires et voleurs. Le pacte est conclu pour l’éternité mais ses signataires n’entendent en rien fonder une Nation. Il n’empêche qu’en 1891, en souvenir de cet événement, les Suisses ont fait du 1er août leur fête nationale. Ce jour est chômé depuis 1994.