Ontario: un budget libéral pour accommoder le NPD

127,6 milliards $

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Publié 03/05/2013 par La Presse Canadienne et L'Express

à 17h46 HAE, le 2 mai 2013.

TORONTO – Le gouvernement libéral minoritaire de l’Ontario a déposé jeudi un budget de 127,6 milliards $ qui répond à toutes les demandes des néo-démocrates, mettant le parti qui tient la balance du pouvoir dans une position difficile.

Le NPD ontarien a maintenant le choix entre appuyer un gouvernement qui veut lui ravir ses supporteurs de gauche ou défaire le budget qu’il a contribué à élaborer, forçant une élection seulement 19 mois après le dernier scrutin.

Le chef progressiste-conservateur Tim Hudak avait déjà promis de voter contre le budget et souhaite des élections dans les plus brefs délais.

La leader du NPD, Andrea Horwath, a indiqué qu’elle consulterait le public avant de prendre une décision. Elle a fait valoir que si le budget contient en effet la plupart des propositions de son parti, il n’inclut aucun engagement sur la mise en forme de ces mesures.

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Bien que les libéraux annoncent des dépenses supplémentaires de 900 millions $ sur cinq ans pour satisfaire le NPD, ils ont également mis dans leur budget des mesures plus à droite, comme celle de limiter la croissance des dépenses à 1,8 pour cent par année et de ne pas instaurer de nouvelles taxes.

L’objectif d’équilibrer le budget en 2017-2018 est maintenu. Le déficit, qui a atteint 19 milliards $ suite à la récession de 2008-2009, passerait cette année sous la barre des 10 milliards $.

Le ministre des Finances, Charles Sousa, a fait valoir que le budget aiderait l’économie ontarienne à croître et qu’il satisfaisait non seulement les demandes du NPD, mais aussi les demandes du public.

Les neuf millions d’automobilistes ontariens verront leurs primes d’assurance-automobile réduites de 15 pour cent en moyenne. Les libéraux ont également promis d’élargir des sections clés des autoroutes de la série 400 à Toronto et Ottawa et de l’autoroute 11-17 dans le nord de l’Ontario.

Les municipalités petites et rurales auront accès à un nouveau fond de 100 millions $ pour des routes, des ponts et d’autres infrastructures.

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L’une des principales demandes néo-démocrates a été exaucée par le ministre Sousa: la réduction du nombre de grandes compagnies éligibles à une exemption de la taxe sur les soins de santé.

Le plan budgétaire libéral prévoit une enveloppe de 295 millions $ pour lutter contre le chômage des jeunes, 185 millions $ pour réduire les listes d’attente pour des soins à domicile et 100 millions $ pour réparer des infrastructures de certaines communautés éloignées des grands centres urbains, toutes des demandes du NPD.

Plus de questions que de réponses

L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) accueille favorablement le nouveau budget ontarien, plus particulièrement en ce qui a trait aux initiatives positives dans les secteurs de l’éducation, des soins de la santé, de la culture ainsi que de l’agriculture.

«Malgré les conjonctures économiques difficiles, ces mesures assureront un avenir meilleur pour l’ensemble de la population ontarienne, et nous félicitons le gouvernement de maintenir le cap sur des secteurs qui sont indispensables pour l’épanouissement des Ontariens», a déclaré le président Denis Vaillancourt.
 
Celui-ci a cependant cherché en vain les mots «francophones», «français», et «autres variations de ce champ lexical» dans le budget provincial, sauf pour le maintien du budget de l’Office des affaires francophones.

«Nous sommes heureux de cette nouvelle, mais la communauté francophone de l’Ontario est composée d’une multitude d’individus, d’organismes et d’institutions qui n’ont pas été adressés par le budget provincial», dit-il.

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La ministre des Affaires francophones, Madeleine Meilleur, a d’ailleurs répondu à cette critique en disant que, justement, tous les aspects du budget touchent les francophones; pas besoin de le mentionner chaque fois.

Comme d’autres commentateurs, l’AFO estime que le budget laisse «plus de questions que de réponses», notant qu’on n’y trouve aucune mention de nouvelles infrastructures postsecondaires pour le centre-sud de l’Ontario, qu’on avait pourtant trouvée dans le Discours du trône le mois dernier.

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