On s’est posé sur une comète!

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Publié 18/11/2014 par Agence Science-Presse

Il y a l’atterrissage en direct sur la comète que plusieurs auront suivi, mais il y a aussi tout le reste que plusieurs voudront comprendre: pourquoi cette mission, en quoi est-elle nouvelle… et que ça fonctionne ou pas, quelle est la suite? Le 12 novembre, la sonde Rosetta, qui tourne autour de la comète 67P/Tchouriumo-Guérassimenko depuis août, a enfin largué son petit module Philae.

Pourquoi le 12 novembre, alors que Rosetta continue à tourner autour de cette comète pendant des mois?

Parce que 67P, comme toute comète qui se respecte, s’approche du Soleil — et que plus elle s’en approche, plus elle devient inhospitalière pour un robot.

Au point où, à un moment donné, Philae sera trop chaud pour demeurer fonctionnel: les ingénieurs ont fixé mars 2015 comme limite théorique pour la mission. 67P ne sera pourtant à son point le plus rapproché du Soleil qu’en août 2015, à 185 millions de km (en comparaison, la Terre est à 150 millions de km).

Pourquoi fait-on tout un plat de l’atterrissage sur une comète?

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La gravité est presque nulle, ce qui veut dire que si la sonde ne s’accroche pas solidement, elle risque de «rebondir», et d’aller se perdre dans l’espace.

Ensuite, la nature de la surface est aussi incertaine: un mélange de poussière et de glace, mais sera-t-il assez solide pour y accrocher une sonde spatiale de 100 kilos et de la taille d’une machine à laver?

Enfin, une comète ne serait pas une comète sans sa queue: bien que 67P ne soit pas encore assez près du Soleil pour en avoir une, la chaleur de notre étoile commence à se faire sentir, juste assez pour que des jets de gaz émanent de-ci de-là. Philae n’apprécierait pas en recevoir un en plein visage.

On s’est pourtant déjà approché d’une comète, n’est-ce pas?

S’approcher, oui. S’approcher autant, non. S’y poser, jamais. C’est une autre sonde européenne, Giotto, qui a effectué une première, en 1986, en s’approchant à 605 km de la célèbre comète Halley. Et Halley, qui ne revient dans nos parages que tous les 76 ans, était suffisamment célèbre pour avoir motivé le lancement de deux sondes russes (également dévolues à l’étude de Vénus) et deux japonaises.

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Bien qu’elles aient renvoyé photos et données en abondance, aucune n’est passée aussi près que Giotto, et aucune autre sonde n’a fait aussi bien jusqu’à aujourd’hui.

Parmi celles qui ont tenté leur chance, on note la sonde américaine Stardust, qui a ramené sur Terre une poignée (microscopique) de grains de poussière recueillis dans la queue de la comète Wild 2, en 2006.

Pourquoi se donner tant de mal pour étudier une comète?

Ces «boules de neige sales» que sont les comètes sont formées d’une «soupe» congelée qui est peut-être restée telle quelle depuis la naissance du système solaire.

De plus, il est possible que certains moments-clefs de l’histoire de notre planète, à commencer par l’apparition de la vie, aient été déclenchés, accélérés ou influencés, par des comètes, plus nombreuses à percuter la Terre il y a 4 milliards d’années qu’aujourd’hui. La grande question est donc: qu’y a-t-il dans cette soupe cométaire?

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Un voyage de 10 ans

Lancée en mars 2004, la sonde européenne Rosetta a suivi un parcours de 10 ans et de plus de six milliards de kilomètres pour rattraper «sa» comète. Elle a, pendant ce temps, tourné cinq fois autour du Soleil et s’est servie du champ d’attraction de Mars et de la Terre pour augmenter sa vitesse.

2 mars 2004: Lancement de Rosetta du centre spatial de Kourou, en Guyane française.

2005, 2007 et 2009: Rosetta profite de trois rendez-vous avec la Terre pour accélérer grâce à la force gravitationnelle de notre planète.

Janvier 2014: après avoir été en hibernation depuis deux ans et demi, la sonde est réveillée.

Mai 2014: Rosetta commence à mettre les freins pour s’ajuster à la vitesse et à la trajectoire de la comète.

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6 août 2014: arrivée en orbite de la comète 67P.

Septembre 2014: Rosetta en orbite à moins de 50 km.

1er octobre 2014: Rosetta en orbite à 15 km.

15 octobre: Rosetta en orbite à 10 km.

31 octobre: Rosetta en orbite plus large dite de «prélivraison».

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12 novembre: Largage de Philae.

12 au 19 novembre: Manœuvres de Rosetta pour se replacer sur une orbite à 30 km.

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