Où commence la vie artificielle? Des généticiens continuent de déplacer la ligne avec une bactérie E. coli: cette fois, ils ont «réécrit» son ADN, conduisant à une bactérie qui continue de se reproduire, quoique plus lentement, et avec un manuel d’instructions légèrement différent.
La différence entre «l’ancienne» et la «nouvelle» version est en effet que cette dernière continue de produire des protéines, mais à partir d’un nouvel ensemble de règles biologiques — le «manuel d’instructions» — centrées autour de ce que les biologistes appellent des codons.
Biologie synthétique
Ce n’est pas la première fois que le champ appelé «biologie synthétique» offre ce genre de première.
En 2014, une équipe de l’Institut Scripps, en Californie, avait inséré deux lettres supplémentaires de l’alphabet génétique (qui n’en compte que quatre chez tout être vivant), ou nucléotides, dans une bactérie E. coli.
Ces nucléotides avaient ensuite été transmis aux générations suivantes. En 2017, la même équipe avait démontré que ces nucléotides étaient fonctionnels, c’est-à-dire qu’ils pouvaient produire de nouvelles protéines.