Directeur artistique, metteur en scène, scénographe, concepteur visuel, éclairagiste, costumier, compositeur, chorégraphe, voire même directeur d’écurie, on a une bonne idée de ce que tous ces gens font pour générer un spectacle du calibre d’Odysseo. Mais directeur équestre? Voilà qui est un peu plus mystérieux. Alors, pleins feux sur Benjamin Aillaud, directeur et chorégraphe équestre de Cavalia depuis 2009.
Le jeune directeur de 36 ans se présente à l’entrevue, grand et élancé comme un pur-sang arabe. En le voyant, on se dit qu’une bonne agence de casting n’aurait pas mieux choisi pour jouer son rôle dans un film équestre de Hollywood.
Sa feuille de parcours impressionne. Quand il est arrivé chez Cavalia à 33 ans, il avait été quatre fois champion de France en attelage à quatre chevaux et s’était placé deux fois vice-champion du monde dans cette discipline (une épreuve de vitesse et de précision). Cependant, pour se faire une idée plus juste du directeur, il faut savoir qu’il a passé son enfance sous un chapiteau. (Il y a aussi le petit détail d’une école équestre unique qu’il a créée en France avec un partenaire: l’Écurie des Elfes blancs, mais ça, c’est une autre histoire!)
L’école de la vie
Quand il avait 6 ans, maître de ses gains amassés en assistant ses parents dans leur travail, il achète son premier cheval, qu’il baptise Apache et avec lequel il se rend à l’école. (Il ne s’agit évidemment pas ici de l’école de votre enfance, mais d’une toute petite, de 10 élèves, lovée dans les Pyrénées.)
Le petit Benjamin entrainera son nouveau compagnon, comme un gamin sans idée préconçue, qui ne remet pas en question ses envies. «Je voulais faire comme Zorro avec mon cheval, alors je lui ai montré à se cabrer et à sauter les clôtures. Je voulais pouvoir me cacher derrière Apache, donc je l’ai entrainé à se coucher sur commande. J’avais besoin d’aide pour construire des cabanes. Je lui ai appris comment tirer des troncs d’arbre.»