Odette Gough: bientôt 30 ans de carrière dans les médias

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Publié 28/04/2009 par Annik Chalifour

Odette Gough, chef d’antenne à Radio-Canada, était la conférencière invitée de l’Association des femmes d’affaires francophones de Toronto lundi 20 avril. Mme Gough a révélé, d’une manière simple et touchante, les étapes clés de sa vie lui ayant permis de développer une grande carrière journalistique du début des années 80 jusqu’à présent.

«Je suis habituée à raconter les histoires des autres. Il m’est plus difficile de me révéler», commence Odette Gough, presque timidement.

Mais sa forte personnalité et grande ouverture sur les autres nous exposent instantanément aux chapitres de sa vie, qu’Odette Gough qualifie «d’hyper emballants».

Baie-Comeau

Elle est née à Baie-Comeau, sur la Côte Nord, le 29 mars 1955. «J’ai grandi au sein de la superbe et dense nature du Nord québécois, auprès des lacs et rivières qui ont servi d’inspiration à l’écriture poétique de Gilles Vigneault.»

«Mon père, d’origine irlandaise, était un fabuleux conteur, passionné du français. C’est lui qui m’a inculqué l’amour de la communication. Il nous a procuré d’innombrables heures de magie, d’humour et découvertes à travers ses histoires sans cesse réimaginées qui fascinaient nos esprits d’enfants. Ma mère, plus discrète, était couturière aux doigts de fée.»

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Mme Gough présente son enfance comme une étape de vie douce et heureuse, comblée par des parents tendres et affectueux. Elle était l’aînée de six enfants. «J’ai vécu une vie simple et modeste, entourée de bonnes personnes», dit-elle.

«Mon adolescence, plus ardue, comme tant d’autres ados en quête de leur place dans la vie, m’a plongée dans un état de détresse. La musique de Chopin et le violon ont été mes sauveteurs», avoue-t-elle.

L’éducation

Au Collège classique de Baie-Comeau, Odette Gough rencontre Jean L’Heureux, un professeur avant-gardiste qui lui fournira l’opportunité d’épanouir son intérêt vis-à-vis de la communication orale. «Ma classe sera mon premier public. Jean L’Heureux fut mon mentor», précise-t-elle.

Au palier collégial, Mme Gough poursuit ses études en sciences humaines. La poésie, la littérature, les arts et la communication dominent ses intérêts.

Par la suite, elle obtient un Baccalauréat en littérature française de l’Université de Sherbrooke et retourne sur la Côte Nord pour y enseigner le français et des cours de morale.

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«J’y ai découvert que je n’avais pas le vocation pour l’enseignement, même si j’ai beaucoup aimé le contact avec les jeunes et que je me sens toujours à l’aise dans la communication avec la jeunesse», confie Odette Gough

Elle s’arrête un court instant. Un moment d’émotion la traverse en partageant le témoignage d’une de ses anciennes élèves à son égard: «Personne ne m’a jamais regardée comme vous l’avez fait dans ma vie». «Le fait d’avoir eu un tel impact sur une personne m’a beaucoup touchée», dit Odette Gough.

Le chant ou la radio

Au début des années 80, Odette Gough participe comme chanteuse à un spectacle local amateur. Un membre d’une station de radio privée de Baie-Comeau remarque sa voix et lui propose d’animer une émission. À l’époque, elle devient animatrice à la radio dans un milieu prioritairement occupé par les hommes. La vie tourne irrésistiblement en faveur d’Odette.

Puis se présente l’occasion de chanter au Festival de la chanson de Granby. Encore une fois, le talent d’Odette est reconnu. Choisira-t-elle les médias ou le chant?

Finalement, Mme Gough se joint à la station de radio de Radio-Canada à Sept-Îles en 1982. Elle est animatrice de l’émission matinale Radio du matin. Par la suite, elle passe aisément de la radio à la télévision.

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«J’ai développé mon talent de communicatrice de façon autodidacte au fur et à mesure des années. Je suis très consciencieuse et minutieuse. Je suis bien connue pour mon souci du détail», ajoute la journaliste.

Les nouvelles

«Lors d’émissions de nouvelles, on parle souvent des mêmes choses. Les mots comptent énormément pour captiver l’auditoire. Cela fait partie de la dynamique compétitive entre les médias», affirme Odette Gough.

«Il faut sans cesse renouveler son vocabulaire pour rendre les bulletins attrayants, tout en tenant compte du temps. Toutes les secondes comptent à la télé. La radio fut définitivement une bonne école», dit-elle.

«L’élaboration d’un bulletin de nouvelles exige une excellente connaissance de l’actualité. L’actualité commande! Il faut continuellement apprendre et travailler en équipe. À 54 ans, je travaille avec des collègues dans la vingtaine. Cela m’a permis de m’épanouir.»

«L’essentiel est de ne pas jouer de jeux, de rester soi-même, d’être naturel et humble de cœur. Je demeure toujours honnête et ne fais jamais semblant», déclare la journaliste.

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L’amour

Odette Gough adore ce qu’elle fait. Une passionnée du métier de journaliste qu’elle exerce depuis presque 30 ans. Elle se considère privilégiée de pouvoir continuer de se nourrir de son métier. L’interaction avec le public la fascine.

Mme Gough est reconnue pour son habileté à pouvoir dialoguer avec le public, sans lire ses bulletins de nouvelles. «À Sept-Îles, il n’y avait pas de souffleur, on devait mémoriser tous les textes», dit-elle.

Il y a plus de 20 ans, lors d’un voyage dans l’Ouest canadien, Mme Gough a rencontré l’homme de sa vie, «Serge», qui vit à Ottawa. Depuis son transfert à Toronto pour animer les bulletins télévisés à 18h, elle se promène régulièrement entre la Ville Reine et la Capitale nationale.

La vie somme toute heureuse d’Odette Gough, marquée d’une éblouissante carrière en communication, n’a pas été sans embûches. Avec détermination, Mme Gough a survécu à un cancer du sein il y a une dizaine d’années.

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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