La lumière ambrée de fin de journée embrase le lac et ses rives boisées. Typique des soirées estivales canadiennes, cette luminosité exceptionnelle est pourtant celle du soleil de minuit russe. Il est 22h30. Sur le pont du bateau MS Lenin, j’attendrai encore longtemps avant que la nuit tombe complètement.
Une croisière de St Petersbourg à Moscou m’entraîne sur une succession de fleuves et de lacs qui se fondent dans la Volga. Une incursion au cœur de la Russie, au fil de l’eau et des légendes.
Lorsque le temps s’arrête
Le bateau de CroisiEurope file silencieusement sur les eaux tour à tour turquoises et ardoises de la Neva, des lacs Ladoga et Onega et de la Volga. Autant de noms mythiques qui font rêver.
Loin des vibrations culturelles et politiques des grosses villes, les petites îles et les villages qui essaiment la traversée semblent s’être figés dans le temps. Point d’immeubles, de voitures et de routes dans ces lieux paisibles que peuplent quelques habitations en bois et des monastères. Ici, pas d’eau courante.
De l’électricité (et parfois Internet), des charrettes, des chevaux, des traîneaux, de vieux camions. On vit au rythme des heures qui passent. Au ralenti. On étudie, on travaille, on marche, on écoute le vent dans les arbres. Certaines maisons datant de 1905 ont été démontées lors de la construction du canal de Moscou et reconstruites sur d’autres berges.