Tous s’entendaient pour dire que l’élection de Barack Obama était une bouffée d’air frais dans une économie américaine moribonde. En effet, plusieurs d’entre nous le voyait comme un sauveur qui trouverait la recette miracle pour ramener les États-Unis sur le bon chemin. Or, il semble que la question des investissements promis par le «Plan Obama» jette du sable dans l’engrenage et que certaines de ses visions protectionnistes ne font pas l’unanimité.
Obama a vécu tout récemment son premier revers au Congrès. Bien qu’ayant une confortable majorité à la Chambre des représentants (244 Démocrates vs 188 Républicains), 10 Démocrates de même que l’ensemble des représentants républicains ont voté contre le fameux plan qui a tout de même été adopté. Donc, son appel à l’unité nationale s’est soldé par un échec pour ce plan de relance et d’investissements qu’il qualifiait de «question de vie ou de mort» pour l’économie américaine. Le plan, le plus colossal de l’histoire des États-Unis, implique 819 milliards de dollars américains d’investissement, montant qui pourrait être revu à la hausse au Sénat.
La raison de ce revers est simple. Il se murmure dans les couloirs du Capitole qu’Obama tente de recréer un plan qui ressemble à celui qui a été mis en place après le crash boursier de 1929. En effet, ce plan avait pour but de protéger les entreprises et les travailleurs américains des effets de la crise et de la concurrence étrangère, en imposant la plus forte hausse des frais de douane de l’histoire du pays sur plus de 900 produits. L’effet de ces mesures a déclenché une guerre commerciale générale et a contribué à la Grande Dépression.
Les démocrates demandent, entre autres, que seul de l’acier américain soit utilisé pour les projets d’infrastructures financés par l’État (on parle de 85 milliards $). Ceci n’est pas vu d’un bon œil par le Canada, partenaire économique de longue date et dont 40 % des 13 milliards $ produits par son industrie sidérurgique sont habituellement achetés par leurs voisins américains.
Par ailleurs, on demande aussi à ce que tous les uniformes utilisés par les fonctionnaires du pays soient achetés au pays. On veut aussi que les logiciels et le reste du matériel nécessaire pour informatiser le système de santé soient achetés aux États-Unis. On suggère même que tous les contrats passés par le fédéral et financés par le plan de relance économique soient octroyés à des firmes américaines dont les usines se trouvent aux États-Unis.