Oasis s’ouvre aux ados

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Publié 17/09/2013 par Alice Fabre

Les jeunes filles font partie des personnes les plus exposées aux risques de violences, physiques ou verbales. Avec l’effervescence des réseaux sociaux, la pression du groupe est plus importante. Les jeunes filles peuvent alors ne pas reconnaître quand la ligne rouge est franchie.

À l’occasion de leur assemblée générale, jeudi 12 septembre, dans l’auditorium du YMCA rue Elm, Oasis centre des femmes a déploré que les adolescentes ne soient pas assez représentées au sein de l’association. Pourtant beaucoup des programmes leur sont initialement destinés.

D’où l’objectif de cette année: aller vers les jeunes. «Il arrive que les messages de prévention freinent plus qu’ils n’encouragent les jeunes femmes à rejoindre Oasis. On s’est mis aux médias sociaux pour leur envoyer davantage de signaux et les atteindre plus facilement», explique Dada Gasirabo, directrice générale de l’équipe d’Oasis.

«On va aller dans les écoles pour qu’elles puissent être dans un environnement connu où elles peuvent s’exprimer à leur aise», ajoute la présidente, Josette Rutababiza. Les jeunes, mais aussi les personnes âgées. Des projets ont été initiés pour les encourager à faire entendre leur voix. Oasis veut sensibiliser cette tranche de la population souvent oubliée dans les discussions sur les violences domestiques.

Trois nouvelles élues

Autre public important à alerter sur ces violences que subissent les femmes : les hommes, et les familles en général. Le thème de l’année est «plus proche de la communauté». «Notre cause ne peut pas aller de l’avant sans que toute la communauté s’y engage, affirme Dada Gasirabo. Souvent, les gens veulent aider, mais ils ne savent pas comment. Parfois même, en pensant bien faire, ils aggravent la situation. Nous voulons aller vers la communauté pour qu’elles s’engagent avec nous avec les bonnes méthodes et les bons outils.»

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Et c’est par le biais de la campagne Voisin-es, ami-es et familles que le centre des femmes veut former les communautés à la prévention des violences. L’objectif d’Oasis n’est pas de retirer les femmes de leur foyer. L’idéal est qu’elles puissent retourner dans un environnement familial où elles sont en sécurité.

Trois nouvelles personnes ont été élues au Conseil d’administration d’Oasis. Il s’agit de Nassima Nasser, enseignante pour enfants, Mélissa Joseph, journaliste, et Joëlle Faro, psychiatre à Toronto. Dans leur discours de candidature, elles ont dénoncé «la violence banalisée envers les femmes» et ont exprimé leur envie de «changer les choses».

Un défi financier

Le secteur communautaire a besoin de son lot d’employés compétents et bien formés, surtout lorsqu’ils ont à faire à des populations vulnérables. Un autre défi que doivent affronter les organismes à but non lucratif, comme Oasis, est le départ de salariés vers d’autres services où ils sont mieux payés.

«On essaye de valoriser nos employés au maximum», raconte Josette Rutababiza. «Nous leur offrons un cadre de travail efficace, les outils dont ils ont besoin… Pour l’aspect financier, nous formulons souvent des demandes à nos bailleurs de fonds. Mais c’est difficile…»

C’est le gouvernement ontarien, via notamment le ministère du Procureur général, qui finance Oasis. L’organisme emploie une vingtaine de salariés.

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Certaines participantes ont profité de l’assemblée générale pour laisser entendre leurs inquiétudes concernant ces bas salaires. C’est le point noir qui, pendant quelques instants, a obscurci les visages, jusque-là joyeux. Payez moins pour des emplois toujours plus qualifiés, c’est un des défis qu’Oasis devra continuer de relever si elle veut, comme elle le souhaite, devenir à horizon 2021 un grand centre multidisciplinaire contre la violence faite aux femmes.

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