Oasis continue de faire entendre «la voix des survivantes»

Hommage aux «citoyennes d’Oasis». À droite avec sa casquette de capitaine: la directrice générale Dada Gasirabo.
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Publié 20/09/2016 par Thomson Birara

Cet article a été réalisé dans le cadre d’un partenariat entre La Cité et L’Express.
Cet article a été réalisé dans le cadre d’un partenariat entre La Cité et L’Express.

 Thomson Birara est étudiant en journalisme à Toronto au collège d’arts appliqués La Cité.


Les voix des survivantes: c’est sous ce thème qu’Oasis Centre des femmes, le principal organisme franco-torontois de services aux femmes en détresse ou violentées, a souligné sa rentrée 2016 lors de son assemblée générale annuelle, jeudi dernier, au YMCA du centre-ville.

C’était l’occasion pour Oasis de présenter son bilan de la dernière année devant ses membres et partenaires, en présence de Marie-France Lalonde, la ministre des Affaires francophones.

«Les voix des survivantes sont malheureusement trop souvent étouffées», a déclaré la ministre. Même si, en 2014, la police de Toronto a reçu 7600 plaintes pour de la violence conjugale, on estime que 90% des victimes ne se plaindront pas. «Surtout chez les femmes francophones incapables de transmettre dans leur langue leur détresse, cela a pour effet d’ajouter au traumatisme.»

Mme Lalonde a aussi souligné l’implication de son gouvernement avec l’adoption, en mars dernier, de la Loi sur le plan d’action contre la violence et le harcèlement sexuel.

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L’étouffement des survivantes ne se fait pas qu’au niveau des plaintes policières, a rapporté Dada Gasirabo, la directrice générale d’Oasis. La problématique des victimes se poursuit au niveau des cours de justice ou les services en français sont manquants. «J’espère, madame la ministre, que vous allez frapper fort et demander des services en français au niveau des cours», a-t-elle dit.

La lutte pour l’accessibilité aux services en français est tout de même sur la bonne voie, et ce, grâce entre autres à Oasis.

«Assurer la stabilité des programmes et des services existants» et «appuyer le cheminement des femmes vers leur plein emploi» sont les deux grands objectifs des cinq prochaines années, selon la nouvelle présidente Julie Ballerio Dupé, élue ce soir-là avec trois nouvelles membres du Conseil d’administration.

Encore une fois cette année, le budget de plus de 1.5 million $ d’Oasis est excédentaire. Une multitude de services ont été offerts à quelque 2800 femmes, notamment d’accompagnement dans les démarches judiciaires et d’aide à l’emploi. Un projet pilote nommé Second souffle offre un prêt sans intérêt afin de soutenir des femmes qui quittent un conjoint violent.

Les efforts du Centre sont appuyés par plusieurs partenaires communautaires, mais surtout par le dévouement des «citoyennes d’Oasis». Ces dames ont été applaudies par l’assemblée pour leur contribution de plus de 5 ans au Centre. «Ce sont des femmes exceptionnelles et loyales, qui n’ont pas succombé à la forte tentation de magasiner des emplois ailleurs», a dit Mme Gasirabo. «Elles ont choisi de donner leur cœur, leur énergie, leur engagement et leur fidélité à la cause des femmes francophones.»

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L’ouverture de l’assemblée avait été assurée par une performance émouvante en chant et en musique de la part d’usagères d’Oasis et de jeunes filles de la communauté. «Je suis une femme je l’avoue, je suis une femme de bout en bout», ont-elles chantées.

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  • Thomson Birara

    Thomson Birara est étudiant en journalisme à Toronto au Collège La Cité. Cet article a été réalisé dans le cadre d’un partenariat entre La Cité et L’Express.

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