Le 28 août dernier, une manifestation en faveur du droit des femmes de se promener seins nus s’est déroulée à Toronto. Une vingtaine de femmes ont manifesté la poitrine à l’air, certaines arborant les ailes d’un ange. Selon Raël, le leader du mouvement nouvelâgeux qui porte son nom, «puisque les hommes peuvent déambuler torse nu en public, les femmes devraient avoir le même droit».
La manifestation devait initialement être tenue dans le parc Ashbridges Bay par GoTopless.org, un groupe fondé en 2007 par Raël, mais la ville de Toronto s’y est opposée, demandant aux organisateurs de défiler plutôt sur une plage nudiste de Hanlan’s Point, sur les Îles de Toronto. Les organisateurs ont refusé, préférant utiliser des rues du quartier Beaches.
La position de la ville est fondée sur le chapitre 608 du Code municipal de Toronto qui exige que, dans tous les parcs, il faut être convenablement vêtu, sauf sur une partie de la page Hanlan’s Point, là où le port de vêtement est facultatif.
Selon Diane Brisebois, porte-parole de GoTopless, il s’agit là d’une discrimination sur le sexe puisque les hommes sont traités différemment des femmes. L’organisme entend militer pour obtenir une modification au règlement municipal.
La position de GoTopless est basée sur une décision de la Cour d’appel de l’Ontario : R. c. Jacob, 1996 CanLII 1119 (ON CA). Gwen Jacob, une jeune femme de 20 ans, avait été accusée d’avoir commis une action indécente, en contravention de l’article 171 (1) a) du Code criminel, alors qu’elle avait déambulait seins nus sur des rues de la ville de Guelph, le 19 juillet 1991.
Lors de son procès, le juge a estimé que les femmes de Guelph auraient considéré comme inapproprié le comportement de Jacob et, en conséquence, il a déclaré l’accusée coupable.