Le concept en soi n’a rien d’exceptionnel: reprendre des vieux classiques et les revisiter au goût du jour. Mais là où le groupe français Nouvelle Vague a su se démarquer du peloton des innombrables «groupes hommages», c’est en transformant radicalement l’univers musical des chansons New Wave qu’il s’est réapproprié.
Sous la baguette de Marc Collin, grand manitou de Nouvelle Vague, les succès de Bauhaus, The Wake, Buzzcocks ou encore Billy Idol sont arrachés de leur univers punk pour être replongés dans un autre espace-temps: les Caraïbes dans les années 1940-1970. Voilà, en gros, le concept du nouvel album du groupe, intitulé Bande à part, que Nouvelle Vague présentera devant le public torontois, le 14 septembre au Mod Club.
L’idée est sensiblement la même que celle qui avait fait le succès de leur premier opus, qui s’est envolé à plus de 200 000 exemplaires. Alors que pour le premier album du groupe, Marc Collin avait en tête «une jeune brésilienne qui chante Love Will Tear Us Apart sur une plage de Rio dans les années 60», Bande à part puise sa source chez «un jeune Jamaïcain qui, s’accompagnant de sa guitare sèche, chante Heart Of Glass chez lui dans la chaleur des faubourgs avoisinant Kingston». Un univers on ne peut plus précis! «Je travaille beaucoup sans faire de musique, explique Marc Collin en entrevue depuis la France. Je construis la musique petit à petit, comme ça, en élaborant des scénarios.»
Mais également un univers relativement uniforme. Les chansons revisitées deviennent des balades langoureuses aux accents reggae. Des musiques aux airs sud-américains, mélangeant percussions et steel drum, à des voix féminines douces et sensuelles. Bien loin du punk des années 80! Pour les nouveaux adeptes, Bande à part séduira. Pour les fans de la première heure, le nouvel opus de Nouvelle Vague sonnera exactement comme l’album éponyme du groupe, rien de plus, rien de moins.
Marc Collin se défend toutefois d’avoir réalisé un album beaucoup plus personnel que le premier. «Le premier album, on l’a réalisé en quelques semaines en studio, sans se prendre la tête. Pour le 2e, j’ai voulu montrer que ce n’était pas juste une recette, que c’était un projet beaucoup plus personnel, avec des idées de production et d’arrangements spécifiques, qui fait que ça devient réellement un disque d’artiste.»