Nouvel accrochage entre la Syrie et la Turquie

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Publié 21/06/2012 par La Presse Canadienne et The Associated Press

à 17h07 HAE, le 25 juin 2012.

ANKARA, Turquie – Le vice-premier ministre turc, Bulent Arinc, a rapporté lundi que les forces syriennes avaient tiré sur un second avion militaire turc, qui participait aux recherches de l’épave de l’appareil abattu vendredi par la Syrie au-dessus de la Méditerranée.

Lors d’une conférence de presse retransmise à la télévision, Bulent Arinc a déclaré que les forces syriennes avaient ouvert le feu sur un avion de recherche et de secours CASA, après avoir abattu un avion de reconnaissance RF-4E vendredi dans l’espace aérien international.

Bulent Arinc a ajouté que les forces syriennes avaient cessé le feu après avoir reçu un avertissement de l’armée turque.

A Damas, le porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères Jihad Makdissi avait affirmé plus tôt que l’appareil turc avait violé vendredi l’espace aérien syrien, mais que son pays n’avait «pas d’hostilité» à l’égard de la Turquie. «Nous avons agi d’une manière défensive et souveraine», a-t-il assuré.

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D’après Jihad Makdissi, les recherches étaient en cours pour essayer de retrouver deux pilotes turcs qui étaient à bord.

Selon Ankara, l’appareil s’est égaré involontairement dans l’espace aérien de la Syrie, mais il était dans l’espace aérien international quand il a été abattu.

La Turquie a demandé une réunion extraordinaire de l’OTAN pour discuter de cet incident. Elle doit avoir lieu ce mardi.

Par ailleurs, à Ankara, l’agence de presse turque Anadolu a annoncé que 33 déserteurs, parmi lesquels figurent un général et deux colonels, étaient entrés pendant la nuit en Turquie, et que le groupe rassemblait au total 224 personnes. Un responsable du gouvernement a toutefois affirmé que trois colonels faisaient partie du groupe, mais pas de général.

Ils ont été accueillis dans un camp de réfugiés situé près de la frontière.

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A Luxembourg, les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne ont condamné l’intervention syrienne contre l’avion turc, mais ils ont ajouté qu’ils ne soutiendraient pas une action militaire contre Damas.

«Je pense qu’il est toujours important de continuer à travailler sur une solution politique» à la crise syrienne, a déclaré le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle.

Par ailleurs, des centaines de civils, pris au piège à Homs (centre de la Syrie), ne peuvent pas être secourus en raison des combats entre forces gouvernementales et insurgés, a déclaré lundi à Genève le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Jakob Kellenberger.

Le CICR et le Croissant-Rouge arabe syrien essaient d’obtenir une trêve afin d’évacuer les civils et blessés, a-t-il dit, ajoutant que la Croix-Rouge était la seule organisation internationale capable d’opérer sur le terrain en Syrie.

L’armée canadienne se prépare à une intervention

Par ailleurs, l’armée canadienne prépare des plans de contingence si jamais le gouvernement Harper décide de se joindre à une éventuelle intervention internationale dans le cadre de la crise syrienne.

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Des sources du milieu de la Défense affirment que les travaux en ce sens ont débuté récemment lorsqu’il est devenu évident que les efforts de paix onusiens ne donnaient pas les résultats escomptés et que les observateurs non armés avaient suspendu leurs patrouilles dans le cadre d’une escalade de la violence.

Ces sources ont précisé que cet effort s’inscrivait dans le cadre normal de la planification militaire, n’était pas le résultat d’une demande gouvernementale, et était destiné à donner au cabinet «une série d’options en fonction des circonstances internationales».

Un vaste éventail de scénarios font l’objet d’une étude, a indiqué un officier de haut niveau de la Défense nationale à La Presse Canadienne.

Une autre source a indiqué que les différents commandements n’avaient pas reçu l’ordre d’identifier les unités en vue de leur inclusion dans une éventuelle mission.

La vitesse à laquelle les événements progressent pourrait être un facteur de complication, notamment avec le déploiement de deux navires d’assaut amphibies russes et de 1000 marines russes pour défendre la base russe du port syrien de Tartus, et une proposition de la Croix-Rouge pour évacuer les blessés de la ville assiégée de Homs.

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La France a proposé une zone d’exclusion aérienne surveillée par les Nations unies, et le major-général à la retraite Lew MacKenzie a laissé entendre qu’une participation à ce projet était presque certainement l’une des options que le Canada pourrait envisager.

Il a toutefois précisé que le Canada devrait soutenir une zone d’exclusion aérienne traditionnelle, et non pas une mission similaire à celle en Libye, où des avions de combat de l’OTAN ont élargi le mandat onusien pour renverser Mouammar Kadhafi avec des attaques contre ses centres de commandement, ses batteries de missiles et ses véhicules blindés.

«Ce serait malheureux, parce que c’est ce qui a déplu aux Chinois et aux Russes, ce qui explique en partie la situation dans laquelle nous nous trouvons», a dit M. MacKenzie.

Ces deux puissances mondiales ont estimé que l’OTAN avait outrepassé son mandat en Libye.

Pékin et Moscou ont bloqué à répétition des tentatives des Nations unies de gérer la crise syrienne, incluant l’usage de leur veto contre une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU demandant au président syrien Bachar el-Assad de démissionner.

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Selon certaines informations, la zone d’exclusion aérienne voulue par la France serait la première étape pour acheminer de l’aide humanitaire.

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